Le quadruple vainqueur de la C3 n'avait qu'à accomplir une formalité. Il aurait dû envoyer l'équipe B à Luzaka, tellement ses tauliers ont évolué avec aisance, confiance et sérénité ! Certes, il ne manquait que les buts, mais le CSS avait forcément de bonnes raisons de ménager ses efforts. Stade Nkoloma de Luzaka. Pelouse à la limite du praticable. Faible assistance. Green Buffaloes-CSS (1-0): Trio arbitral du Malawi avec pour arbitre de champ Ismail Shissinga. But de Ketaba (82'). CSS : Aymen Dahmen, Achref Zouaghi, Hamza Mathlouthi, Heni Amamou, Nassim Henid, Hamza Jelassi, Hubert Kolman, Walid Karoui, Firas Chaouat, Manucho, Ala Marzouki. Fort d'une avance rassurante et de quatre buts filés aux Zambiens lors de la manche aller, le CSS se devait toutefois de garder toute sa sérénité en prévision du second acte contre les athlétiques joueurs de Green Buffaloes. La bonne performance signée à Sfax ne devait pas inciter l'ensemble sfaxien au relâchement. Le but inscrit par l'adversaire en terre tunisienne sonnait comme un avertissement pour un CSS qui devait à tout prix ne rien lâcher, tout en restant mobilisé le temps de 90' et au-delà. Il faut dire que l'adversaire du CSS a semblé assez coriace à Sfax, évoluant sans complexes avec un zeste d'audace qui a failli coûter cher au représentant tunisien. Bien entendu, les « Bianconéri » ont su se mettre à l'abri avec une marge d'avance qui en dit long sur leur métier. Mais il s'agissait avant tout de finir le « job » face à une équipe qui a tout à gagner et rien à perdre. Bref, quand on signe ce fameux but à l'extérieur face à un grand d'Afrique, cela veut dire que l'on est audacieux et ambitieux. Robuste au milieu, vivace devant, l'adversaire du CSS devait forcément pousser à la méfiance, du moins le temps de porter l'estocade et lui ôter tout espoir de revenir dans la course. Bref, le CSS savait pertinemment qu'il serait attendu au tournant, du côté de Luzaka. Volet staff technique maintenant, le Batave Ruud Krol pouvait compter sur le retour au premier plan de certains tauliers à l'instar de Moncer et Hamdouni (rétabli de sa blessure). En clair, les « serial vainqueurs » de la C3 se sont déplacés à Lusaka avec un contingent de joueurs aguerris et rompus au haut niveau. Du point de vu stratégie sfaxienne, le CSS savait qu'il avait de la marge avec les Mathlouthi, Hnidi et Amamou. Le Onze à Krol avait forcément des joueurs de calibre pour repousser toutes les tentatives adverses. Plus haut maintenant, certains éléments sont certes encore en période de gestation (retour de blessures et convalescences diverses). Mais si les Herzi, Sokari et autre Kouakou ont quelque peu été victimes d'un destin capricieux depuis le début de saison, la force de frappe sfaxienne a quant à elle comblé le vide imputable aux défections diverses signalées. L'attaque, point fort du CSS. C'est le maillon culminant d'un Onze qui a fait la différence jusque-là (toutes compétitions confondues). La percussion et l'efficacité de Marzouki, la roublardise de Manucho et le talent de Firas Chaouat, un poison pour les défenses adverses. Bref, pour le CSS, jusque-là, la meilleure défense, c'est l'attaque ! Travail de sape ! Pour revenir à l'équipe type sfaxienne, le staff technique n'a vraisemblablement rien laissé au hasard. Un Onze compact a certes foulé la pelouse. Mais sur le banc, Krol avait plus d'une carte dans son jeu avec les Dagdoug, Moncer et autre Hamdouni. Sur ce, les faits saillants de la première période ne sont pas nombreux. Dès le coup d'envoi, les locaux s'installent dans le camp adverse mais le CSS ne laisse rien filtrer tout en se projetant rapidement vers l'avant en situation de possession du cuir. 16' de jeu et rien à se mettre sous la dent de part et d'autre. Cependant, le CSS quadrille et ratisse tout en lançant quelques banderilles vers Manucho et Chaouat. Jusque-là, c'est aux Zambiens de faire le jeu, et au CSS de saper les manœuvres adverses. Car le plan de jeu des nôtres avait de quoi inciter à l'optimise. Une fois la pression du début de match passée, les Sfaxiens gagnaient peu à peu du terrain au fil du temps. Tenir en respect un adversaire fougueux, puis le surprendre sur contre éclair, le CSS en avait largement les moyens. 25' de jeu, Marzouki commence à donner du fil à retordre à ses anges gardiens, balle au pied. Dans le même temps, Chaouat enchaîne les appels et contre-appels. Rigueur, fraîcheur et vivacité 40' de jeu, l'escadron clubiste sfaxien tient le bon bout mais ce n'est pas encore gagné. Le CSS ne fléchit pas et assiège même les bases adverses. Achraf Zouaghi se montre particulièrement menaçant mais son heading sur le couloir gauche ne trouvera pas preneur. A la récupération par contre, Hubert fait le job, ne laissant rien filtrer. 45', à force de se découvrir, les Zambiens s'exposent. Ala Marzouki manque de peu le cadre à deux reprises. Avertis, les locaux optent désormais pour la défense en ligne (hors-jeu piège). Le CSS, quant à lui, avance d'un cran et menace désormais. Toutefois, on en restera là pour ce premier half. De retour des vestiaires, les Zambiens se ruent vers l'avant, sans convictions cependant. A peine 10' de jeu et voilà que le CSS reprend son schéma initial. L'adversaire, surclassé à l'aller, devait être muselé et maîtrisé le temps d'une-mi-temps. Ce faisant, au fil du temps, l'adversaire se limitera à courir avec et après le ballon. Dans le même temps, c'est un CSS entreprenant qui se projette par le biais de ses attaquants. Au final, même si Ketaba ouvre la marque pour les Zambiens (82'), la messe est dite. L'adversaire abdique dès la fin du temps réglementaire et le CSS déroule à nouveau. Pour les Clubistes Sfaxiens, la devise est dorénavant la suivante : «Qui veut aller loin, ménage sa monture». Sage décision pour un CSS taille patron cette saison en Ligue 1 tunisienne...