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Le Soudan à l'épreuve du référendum
La Lettre du jeudi
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 11 - 2010


Par Khalifa CHATER
Situé au nord-est de l'Afrique, à la charnière des mondes arabo-musulman et africain, le Soudan est actuellement soumis à rude épreuve. Le référendum pour l'autodétermination du Sud, qu'il a mis à l'ordre du jour pour mettre fin à la guerre civile, risque de faire valoir la partition de sa région méridionale et de dénoncer son compromis fondateur après la décolonisation. N'oublions pas, d'autre part, qu'il ne peut être isolé des zones de tensions géopolitiques de son environnement. Prenons la juste mesure de ce scénario à risque, pourtant possible et selon certains protagonistes plutôt probable. La guerre civile qui ravage ce pays depuis une quarantaine d'années traduit des clivages ethniques, religieux et linguistiques importants. La situation est aggravée par la convoitise des puissances qu'il suscite pour son pétrole et la perte du laborieux statu quo qu'il annonce sur le partage des eaux du Nil entre les pays voisins.
Genèse et développement de la discorde : Les lignes de faille entre le Nord et le Sud non suffisamment prises en compte, au cours des XIXe et XXe siècles, expliquent la genèse de la discorde. La démarcation culturelle, ethnique et religieuse entre les principales composantes et les hostilités qu'elle suscite (Arabes contre Africains, Nuers et Shilluks contre Dinkas, Islam contre christianisme et animisme) expliquent dans une large mesure les racines du conflit. Mais des facteurs économiques et politiques l'ont nourri depuis lors. Les champs pétrolifères étant, pour l'essentiel, localisés au Sud, les Sudistes reprochent aux autorités de Khartoum de vouloir contrôler ces richesses à leur unique profit.
A juste titre, Gérard Prunier, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Afrique orientale, affirme que "la question du Sud, principal problème de la nation soudanaise depuis l'indépendance, n'est pas apparue en 1956. En fait, l'opposition Nord-Sud est consubstantielle à l'existence du Soudan en tant que nation et date de l'occupation égyptienne, c'est-à-dire de 1820". La structure ethno-politique du pays créait, depuis l'indépendance (1er janvier 1956), une situation de risque. Les Sudistes souhaitèrent faire valoir leurs différences et affirmer leurs revendications. Leurs dirigeants préconisaient le pluralisme culturel et religieux du Soudan, tout en favorisant un système fédéral dans un Etat laïc. Par contre, l'establishment inscrivait la création des institutions, dans le cadre de l'unité nationale, avec comme corollaire l'arabisation. Ses adversaires lui reprochaient de ne pas tenir des croyances animistes ou chrétiennes des populations du Sud. Ils ajoutaient à leurs griefs une certaine domination de l'appareil administratif par l'élite nordiste.
De ce fait, la guerre civile s'inscrivit dans les faits. La décision du Président Numeiri, en 1983, d'instaurer la charia et d'étendre le domaine du droit musulman, cantonné depuis la colonisation au droit personnel et au droit pénal, mit le feu aux poudres. Mais il ne faut pas réduire le conflit à l'initiative religieuse qui l'a déclenchée : elle s'expliquerait par l'opposition entre deux cultures et peut-être même par la situation conflictuelle évidente entre le Centre nordiste et la périphérie sudiste. La guerre du Darfour (Ouest du Soudan) s'inscrit, également, dans ce cadre.
L'accord de paix du 9 janvier 2005, signé à Nairobi entre John Garang (APLS) et le vice-président Ali Osmane Taha, représentant le gouvernement soudanais, met fin à 21 ans de guerre civile. Cet accord prévoit un régime d'autonomie de 6 ans au Sud-Soudan, période à l'issue de laquelle un référendum d'autodétermination sera organisé. Mais les relations de tensions dominèrent et se perpétuèrent.
Soudan, le risque de partition : La préparation du référendum au Soudan s'engage dans un climat de tension, de déclarations d'hostilité et de risques d'affrontement. Pourquoi cette montée des périls ? Quels sont les enjeux réels ? Deux consultations sont prévues par l'accord de paix de 2005 qui a mis un terme à des décennies de guerre civile entre Nord et Sud. Les deux scrutins auraient lieu le 9 janvier 2011. Le premier verra les Sud-Soudanais se prononcer sur une éventuelle indépendance vis-à-vis du Nord, et le second portera sur le rattachement de la région pétrolifère d'Abyei à l'une ou l'autre des entités si le pays se divise. Or les relations entre Khartoum et Juba, capitale du Sud semi-autonome, restant très tendues, des négociations préalables n'ont pas pu s'engager pour élaborer des compromis, mettre au point des conditions d'entente. Dans cette situation conflictuelle, les dirigeants du Sud semblent plus enclins à l'option séparatiste.
La question du pétrole constitue l'élément de discorde et la raison d'intervention extérieure. Le Soudan produit actuellement 500.000 barils de brut par jour, dont les trois quarts proviennent des champs pétrolifères au Sud-Soudan ou dans des zones contestées à la lisière Nord-Sud. En dépit du contexte de crise, les discussions sur le partage du pétrole, la frontière et la citoyenneté se poursuivent entre les protagonistes. La richesse pétrolière du Sud-Soudan et la nécessité d'utiliser les oléoducs traversant le Nord-Soudan afin d'exporter son pétrole incitent les deux parties à collaborer. Mais la politique n'exclut pas les surenchères, les prises de position de passion et met parfois en échec les décisions de raison.
Fait d'évidence, une partition éventuelle du Sud mettrait en cause le consensus africain sur l'intangibilité des frontières et ouvrirait la boîte de Pandore. Ce qui explique les déclarations des Sommets arabe et arabo-africain de Syrte en faveur de l'unité nationale du Soudan. D'autre part, le Sud assure le passage des eaux du Nil vers le Nord et l'Egypte. De ce point de vue, le Caire est bel et bien concerné par la question. Des arrangements, des ententes entre les pays voisins sont possibles. Elles permettraient d'apaiser les relations et fourniraient au Sud-Soudan, région enclavée, de transgresser un éventuel isolement territorial.
Fait important et qu'on ne doit pas perdre de vue, la question énergétique et les risques d'affrontement religieux expliquent le rôle des acteurs internationaux. Faut-il s'étonner du jeu d'Israël dans les coulisses de ce théâtre de l'ombre ?


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