Le Tunisien ne rate aucune fête «commerciale» ou «religieuse» pour manifester sa joie et s'offrir tout ce qu'il faut afin de célébrer l'occasion. Différents types de commerce ont enregistré une forte demande à la fin de l'année, entre autres les pâtisseries qui ont vécu un pic de mouvement très important au cours des derniers jours qui ont précédé la nouvelle année. En faisant un petit tour au centre-ville, on a remarqué qu'aussi bien les petites que les grandes enseignes boulangeries-pâtisseries étaient à pied d'œuvre pour accueillir le nouvel an. Intensification des campagnes de contrôle Deux semaines avant la fin de l'année, les campagnes de contrôle sanitaire se sont intensifiées dans toutes les villes tunisiennes avec un rythme de travail d'un jour sur deux. Les différents organismes concernés, à savoir les ministères du Commerce, de la Santé et la police de l'environnement se sont impliqués pour collaborer ensemble. En fait, la loi exige la présence d'au moins deux agents par visite de contrôle, à condition qu'ils soient des inspecteurs agréés ; ingénieurs, vétérinaire ou techniciens spécialisés. Du côté de Bizerte, «les contrôleurs ont saisi 230 kg entre gâteaux et matières de base impropres à la consommation…», déclarait la responsable du service de la santé municipale. En fait, les infractions à la loi étaient multiples et de plusieurs types ; «…Nous avons trouvé des produits de base périmés avec de mauvaises conditions de stockage, des ustensiles souillés et des gens qui travaillent sans uniforme…». «Par ailleurs, on a remarqué pendant notre petit tour que plusieurs points de vente de gâteaux et pâtisseries ne possèdent pas un laboratoire sur place, ce qui suggère d'autres risques sanitaires dans le transfert de la marchandise qui se fait dans des camions non frigorifiques, mis à part l'emballage qui n'est, dans la majorité des cas, pas du tout conforme», a ajouté la responsable. Il faut savoir que toutes ces infractions peuvent mener du simple avertissement jusqu'à la fermeture du magasin. Les pâtisseries et la pénurie du lait Une question se pose toutefois. Comment les pâtisseries peuvent-elles travailler avec la pénurie du lait et des sous-produits laitiers qui représentent une grande partie de leurs produits de base ? En fait, en posant la question à un gérant de la pâtisserie du coin, il nous a dévoilé qu'il stockait le lait, le beurre et d'autres produits chez lui… Une autre nouvelle tendance commence à voir le jour également. C'est le stockage des produits alimentaires chez les propriétaires des pâtisseries. Cela leur permet à la fois de contourner le contrôle sanitaire et de garantir une réserve de produit en cas de pénurie sans que personne ne le sache. Cela dit, la contrebande et les circuits non formels sont entre autres la cause de cette pénurie, mis à part la baisse de production liée à l'augmentation du prix des fourrages. Le Tunisien est un bon vivant, quelle que soit la conjoncture économique et quel que soit son pouvoir d'achat, il trouve un moyen pour s'en sortir et vivre les nombreuses fêtes comme il se doit. En fait, c'est depuis quelques années que le réveillon est rentré dans nos traditions, étant une occasion de plus pour se réunir avec la famille autour d'un bon dîner et d'un délicieux gâteau ! Toutefois, il faut que le citoyen soit vigilant en boycottant les points de vente non formels et à bas prix pour éviter les risques d'intoxication.