Vivement controversée quant au parti pris de sa présidente, l'IVD ne donne pas l'impression d'avoir réussi à concrétiser la mission de réconciliation nationale dont elle était investie. Au moment où autant le chef du gouvernement que le leader du parti qui n'a cessé de l'appuyer proposent des initiatives visant à assurer cette réconciliation, il est louable de songer à voir l'Instance et ses détracteurs mettre en sourdine leurs prétentions au profit d'une harmonie nationale qu'on gagnerait à rebâtir minutieusement. Sans parasitage. Prévue pour le mois de mai 2018 et ayant été appuyée par un vote contesté en plénière à l'ARP, la fin des travaux de l'Instance vérité et dignité a fini par être proclamée par sa présidente, Sihem Ben Sédrine, le 31 décembre dernier, comme elle en avait décidé unilatéralement. Sihem Ben Sédrine a indiqué qu'aucune décision n'émanera plus de l'IVD qui est désormais uniquement «chargée de liquider les dossiers». Elle a précisé que le rapport final de l'IVD, qui sera publié par la suite, a été remis à la présidence de la République et sera également remis au chef du gouvernement et au président de l'Assemblée des représentants du peuple. L'Instance devra s'atteler, durant un mois, à la préparation des états financiers et à mettre en sécurité les coffres-forts contenant les documents papier. De même qu'elle aura à négocier le destin des archives numériques. Une question qui semble spécialement tenir à cœur à Ben Sédrine, comme avait donné à voir l'épisode des gros camions qu'elle avait voulu charger d'archives présidentielles au tout début de son mandat. Quant à l'accomplissement de sa tâche de liquidation des dossiers, elle a déclaré que les décisions des dédommagements et des indemnisations seront «finalisées par l'Instance». Ce qui lui procure une nouvelle longévité. Khaled Krichi, vice-président de l'IVD, a estimé que l'Instance a réussi sa mission et mené à bien le processus de la justice transitionnelle. Il a appelé les détracteurs de l'Instance à consulter son rapport final qu'il juge éloquent. Vivement controversée quant au parti pris de sa présidente, l'IVD ne donne pas l'impression d'avoir réussi à concrétiser la réconciliation nationale dont elle était investie. Au moment où autant le chef du gouvernement que le leader du parti qui n'a cessé de l'appuyer proposent des initiatives visant à assurer cette réconciliation, il est louable de songer à voir l'Instance et ses détracteurs mettre en sourdine leurs prétentions au profit d'une harmonie nationale qu'on gagnerait à rebâtir minutieusement. Sans parasitage.