La cinémathèque tunisienne organise du 8 au 13 janvier un cycle de projections des films de la réalisatrice française Agnès Varda, honorée d'un Oscar pour l'ensemble de sa carrière en 2017. «Depuis que je suis vieille, et ça fait un moment que je suis vieille... On me fait beaucoup d'hommages, beaucoup de prix, de statuettes, de diplômes et d'hommages, parce que je suis persévérante : depuis longtemps, je maintiens un certain cinéma qui n'est pas commercial, qui ne rapporte pas d'argent et se fait par le partage et la compréhension», déclarait un jour aux médias Agnès Varda, cette autodidacte du cinéma, qui est aussi scénariste, actrice, photographe, plasticienne, couronnée de prix (Lion d'or au Festival de Venise, Palme d'or d'honneur au Festival de Cannes, Oscar d'honneur, César du meilleur documentaire...). Agnès, 90 ans, se présentait toujours comme une «doyenne», mais aussi une des dernières représentantes de la Nouvelle Vague, ce mouvement du cinéma français né à la fin des années 50 et dont les fers de lance sont Godard, Truffaut, Rohmer, Chabrol et Rivette. Depuis hier, 8 et jusqu'au 13 janvier, les cinéphiles ont l'occasion de découvrir une sélection de ses œuvres cinématographiques les plus marquantes, à travers un cycle de projections intitulé «L'éternelle jeunesse d'Agnès Varda» organisé par la Cinémathèque tunisienne de la Cité de la culture en hommage à l'ensemble de sa carrière. L'ouverture du cycle a eu lieu hier avec la projection du film «Sans toit ni loi» (1985) à la salle Tahar-Cheriaâ où auront lieu toutes les projections des films. «Sans toit ni loi» raconte l'histoire d'une jeune fille errante qui est trouvée morte de froid : c'est un fait d'hiver. «Etait-ce une mort naturelle ? C'est une question de gendarme ou de sociologue. Que pouvait-on savoir d'elle et comment ont réagi ceux qui ont croisé sa route ? C'est le sujet du film. Peut-on faire le portrait d'une fille difficile à saisir et dont toute l'attitude est refus. La caméra s'attache à Mona, racontant les deux derniers mois de son errance. Elle traîne. Installe sa tente près d'un garage ou d'un cimetière. Elle marche, surtout jusqu'au bout de ses forces». Le programme se poursuit, ce soir, à partir de 18h00, avec la projection du film «Jaquot de Nantes» (1991), suivi demain à la même heure du film «Cléo de 5 à 7» (1962). Vendredi, à 18h00, les cinéphiles pourront découvrir le dernier documentaire itinérant de la cinéaste, «Visages, villages», réalisé avec l'artiste de rue JR, sorti en 2017 et qui a bénéficié de critiques élogieuses. Suivi à 20h30 du film «Le bonheur» (1965). Samedi aura lieu la projection du film «Les plages d'Agnès» (2008) à 18h00 et «Les glaneurs et la glaneuse »(2000) à 20h30. Le cycle se clôturera avec les «Daguerréotypes» à partir de 16h00. C'est un film documentaire autour d'une rue du 14e arrondissement «Une rue de Paris... qui a fait le tour du monde», avec ses petits commerçants et leurs portraits «stéréo-daguerréotypés». L'occasion, donc, de plonger dans l'univers invraisemblable d'Agnès Varda !