En réponse à l'appel du secrétaire général de leur syndicat, Lassaâd Yaâkoubi, une marche d'enseignants du secondaire a eu lieu, hier vers midi, à la capitale, sur l'avenue Habib-Bourguiba, sous une haute protection sécuritaire. Mais, la forte pluie qui s'est abattue sur Tunis a, semble-t-il, empêché les manifestants de venir en grand nombre. C'est la énième fois qu'ils protestent et descendent dans la rue, afin d'avoir gain de cause quant à leurs revendications matérielles et professionnelles. «Sauf que, cette fois-ci, ils ont franchi le Rubicon, prenant les élèves en otage», disent les parents. En fait, ce qui paraît, aux yeux du syndicat, légitime et défendable ne l'est pas pour le ministère de tutelle. Le bras de fer Ben Salem-Yaâkoubi se durcit, sans voir une sortie de crise à l'horizon. Leur désaccord a dû conduire les négociations-marathons à l'impasse. A défaut d'un consensus définitif, le syndicat de l'enseignement secondaire relevant de l'Ugtt a juré de ne pas céder à la pression, menaçant de refaire le scénario du premier trimestre (boycott des examens). On a enregistré, hier, des slogans hostiles et au ministre Hatem Ben Salem et au gouvernement Youssef Chahed. Ils ont appelé à leur départ. « Nous nous attachons fermement à nos droits…» « Pour une réelle réforme éducative » et « une école populaire pour tous les Tunisiens ». Voilà, en quelque sorte, à quoi s'en tient le syndicat. Mais, le message que voudraient faire passer les enseignants semble n'avoir point convaincu les passants. Le public ayant assisté à la manifestation s'est plutôt montré désintéressé. La marche d'hier, aussi pacifique soit-elle, a fait suite à un rassemblement à la fameuse place Mohamed-Ali, où Lassaâd Yaâcoubi avait, du balcon du siège de l'Ugtt, prononcé le même discours du défi et de la victoire. Il y a insisté, entre autres, sur le fait de résister face aux manœuvres dilatoires du ministère. Sans, pour autant, oublier de répéter à ses affiliés la liste « sacrée » des revendications pour lesquelles il faut batailler jusqu'à leur satisfaction. Majorations salariales en premier lieu, bien entendu, auxquelles s'ajoutent les primes spécifiques et celles de la rentrée, ainsi que le départ à la retraite à 55 ans. A la fin de son discourus, le syndicaliste n'a pas perdu de vue le droit des enseignants suppléants à l'intégration.