A Tunis, il n'y a plus de stades pour accueillir convenablement un match de football. C'est la triste réalité ! Il y a environ dix jours, le Club Africain a été forcé de se réfugier au Stade olympique de Sousse afin de disputer son match comptant pour la première journée de la Ligue des champions africaine. Ce qui a entraîné des incidents violents entre les supporters du CA et ceux de l'ESS. Et le résultat, une autre scène désolante dans le milieu sportif tunisien. Peu de temps auparavant, le derby tunisois a eu lieu au stade Mustapha Ben Jannet à Monastir devant des tribunes entièrement vides. Une première dans l'histoire du derby. En effet, le Stade olympique de Radès est en période de maintenance. El Menzah reste toujours à éviter pour sa capacité réduite (5.000 spectateurs) et sa pelouse en mauvaise condition. Et finalement, Chedly-Zouiten, troisième stade de la capitale, fermé au public depuis environ 13 ans, reste lui-même hors service. Une épave abandonnée… Anciennement appelé stade Géo-André, Chedly-Zouiten, construit en 1942, se situe dans le quartier du Belvédère à Tunis. Avec une capacité d'environ 18.000 spectateurs, il est le stade le plus ancien de Tunis et est demeuré le stade principal de la capitale jusqu'à 1967, date de la construction du Stade d' El Menzah, dont la capacité dépasse les 50.000 spectateurs. Toutefois, plusieurs points d'interrogations circulent aux alentours de la véritable raison de la fermeture de ce stade. Et la question qui se pose : pourquoi un stade avec une capacité d'accueil très considérable et une pelouse en très bonne qualité ferme-t-il ses portes ? En effet, plusieurs raisons font obstacle à l'exploitation de ce stade. La municipalité de Tunis, supervisant le stade, affirme que la Commission d'inspection des installations sportives a de nombreux critères en ce qui concerne l'utilisation de Zouiten avec sa capacité maximale. Elle estime que le stade ne répond pas aux mesures de sécurité et d'accessibilité permettant le déroulement des compétitions footballistiques dans les conditions requises. Selon la Commission, ces mesures sont en relation avec le réseau électrique du stade et la sécurité des tribunes et des équipements sportifs. Cependant, la municipalité de Tunis a signalé que beaucoup d'efforts ont été déployés pour améliorer la situation du stade afin qu'il soit digne d'accueillir les matches, mais la Commission refuse toujours l'octroi de licence. Finalement, on comprend que ce sont juste les barrières face aux tribunes qui devraient être réparées avec environ 300.000 dinars. Une somme que la municipalité n'a pas prévu dans son budget de 2019. La FTF en quête de solutions… La Fédération tunisienne du football a proposé à la municipalité de Tunis, en premier lieu, de louer le stade Chedly-Zouiten pour les trente prochaines années, tout en s'engageant, en cas d'accord, à l'entretien du gazon afin qu'il soit conforme aux standards mondiaux, et capables d'accueillir des matches de haut niveau avec une capacité maximale. Ainsi, le chef de la commission de la jeunesse et du sport à la municipalité de Tunis, Imed Dabbebi, a révélé à La Presse que la municipalité s'apprête à refuser cette proposition, arguant que le stade peut rapporter de grandes recettes en cas de réparation. En second lieu, la FTF a proposé de prendre en charge les frais d'aménagement du stade Chedly-Zouiten dans le cadre d'un accord de partenariat d'une durée de quelques années dans le but d'accélérer les travaux d'aménagement afin qu'il soit exploitable dans un mois au maximum. M. Dabbebi a affirmé que la municipalité est ouverte à cette proposition et elle attend la correspondance de la FTF afin d'entamer les procédures judiciaires. Ainsi, les travaux pourront démarrer dans les plus brefs délais. En attendant l'évolution de la situation, la municipalité de Tunis a confirmé qu'au cas où la FTF ne l'aurait pas contactée dans les jours à venir, elle va lancer un appel d'offres pour l'aménagement du stade. Une procédure qui semble être trop longue, voire inefficace.