Plus de 3.000 opérateurs ont confirmé leur participation et 2.000 rendez-vous B to B sont programmés. Deux pays seront à l'honneur cette année : la Côte d'Ivoire et le Mali. Le Tunisia Africa Business Council (Tabc) organise les 5 et 6 février prochain, à Tunis, la deuxième édition de la Conférence internationale Financing Investment and Trade in Africa (Fita 2019). Cette conférence qui aspire à faire évaluer la situation du financement, du commerce et de l'investissement, en Tunisie et en Afrique, présenter les offres et mécanismes de financement sur le continent africain et instaurer un espace d'opportunités et de rencontre entre organismes panafricains de développement économique, banquiers, capital-risqueurs (fonds d'investissements et experts), se fixe comme objectif cette année de «mettre en exergue les solutions financières alternatives émergentes – capital développement, crowdfunding, assurance-crédit, pouvant intervenir en complément de l'offre bancaire traditionnelle africaine, de rapprocher les banques tunisiennes de leurs homologues panafricaines pour faciliter l'accès aux services financiers en Afrique et d'élargir le cadre de networking, de mise en relation, de partenariat entre les opérateurs économiques à la recherche de ressources et les bailleurs de fonds», a indiqué M.Bassem Loukil, président du Tabc. Rendez-vous annuel africain Plus de 3.000 opérateurs ont confirmé leur participation et 2.000 rendez-vous B to B sont programmés au cours de cette conférence qui se déroulera sur 2 jours avec 8 panels qui seront animés par 60 speakers de haut niveau. Cette deuxième conférence sera également l'occasion pour plusieurs pays africains de présenter leur plan de développement économique, leurs projets d'investissement structurants (en particulier en PPP), ainsi que les modalités de financement. Deux pays seront à l'honneur cette année : la Côte d'Ivoire et le Mali. Ainsi deux sessions spéciales «Invest in Mali» et «Investissement en Côte d'Ivoire» seront organisées en marge de la conférence. Rendez-vous annuel africain par excellence sur le financement de l'investissement et le commerce en Afrique, des personnalités de haut niveau ainsi que des ministres de l'Investissement africains, à l'instar de la Côte d'Ivoire, du Mali et de la Guinée Conakry, une centaine d'institutions financières et d'organismes internationaux et panafricains y seront présents (BAD, Afreximbank, Berd, BID, Itfc, Bank of Africa, Africinvest, Miga/Banque Mondiale, Sonibank Niger et Bénin, Société Générale, Coris Bank, Bsic, BCP, Proparco, Bmice...) en plus de l'ensemble des institutions financières de la place, les fonds d'investissement et les assurances. Mission réussie Au début de la conférence de presse dédiée à la deuxième édition de la Fita, M. Bassem Loukil a fait part de sa satisfaction quant aux résultats obtenus à l'issue de la Mission de prospection multisectorielle organisée par Tunisia Africa Business Council du 14 au 17 janvier dernier au Ghana. Selon M. Loukil, cette mission d'hommes d'affaires, la première qu'organise le Tabc dans un pays anglophone, aura permis de baliser la voie à une promotion des échanges économiques entre la Tunisie et le Ghana, de renforcer davantage la coopération entre la Tunisie et le continent africain et de promouvoir des relations fructueuses entre les investisseurs tunisiens et africains. Il n'empêche, malgré les atouts dont dispose la Tunisie pour se positionner sur les marchés africains, M. Loukil a toutefois fait part de deux handicaps majeurs qui freinent encore l'élan des opérateurs tunisiens, en l'occurrence l'absence de dessertes aériennes et maritimes ainsi que la frilosité des banques tunisiennes à financer les opérateurs tunisiens en quête de marchés africains. Engouement des investisseurs internationaux Ces problèmes se posent aux opérateurs tunisiens alors que l'engouement des investisseurs internationaux pour l'Afrique ne se dément plus. En effet, selon une étude publiée fin juillet dernier par Havas Horizons, un service de conseil dédié aux pays émergents, et intitulée «Financer la croissance africaine à l'horizon 2023 : perception des investisseurs internationaux», 92% des investisseurs internationaux réaffirment leur optimisme et renouvellent leur confiance quant aux perspectives économiques du continent durant les cinq prochaines années. Ils sont aussi 80% à envisager de renforcer leurs positions en Afrique. Ni le terrorisme, ni les conflits politiques et militaires ne semblent ébranler l'optimisme de ces investisseurs. En effet, selon la Banque africaine de développement (BAD), le montant des flux financiers externes à destination du continent s'est chiffré en 2017 à près de 180 milliards de dollars, dont 49 milliards de dollars d'investissements directs étrangers (IDE). S'inscrivant dans la lignée de la hausse des investissements qu'a connue le continent depuis le début des années 2000, la bonne perception de l'Afrique par les investisseurs étrangers est portée par le retour à un rythme de croissance appréciable, dans un contexte marqué par l'amélioration de la conjoncture économique internationale et le redressement des cours des matières premières. L'optimisme des investisseurs quant aux perspectives économiques du continent repose d'autre part sur des paramètres structurels qui conditionnent l'attractivité du continent. 58% des dirigeants sondés citent l'émergence d'une importante classe moyenne en tête des motivations qui les incitent à investir, devant l'amélioration du climat des affaires (49%) et le dynamisme démographique (47%). L'Afrique compte 1,1 milliard d'habitants aujourd'hui et devrait, selon les prévisions citées par l'enquête, abriter un quart de la population mondiale en 2050. Par ailleurs, la croissance du PIB du continent est passée de 2,2 % en 2016 à 3,6% en 2017. En 2018 et 2019, elle devrait atteindre 4 %, d'après les projections de la BAD. Il est à noter que cette deuxième édition de Fita sera placée sous le haut patronage du chef du Gouvernement et est organisée en partenariat avec le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, le ministère du Commerce et le ministère des Affaires étrangères.