Comme on s'y attendait, la rencontre entre la Fédération générale de l'enseignement secondaire (Fges) et le ministère de l'Education a été un échec cuisant. Dès le départ, les négociateurs de la Fédération ont imposé leur ordre du jour en posant comme condition sine qua non de débattre en tout premier lieu des trois point objet du litige avec le ministère. Des déclarations contradictoires sont venues des deux parties concernant les «résultats» de ce tout dernier round. Selon la partie ministérielle, c'est la Fges qui aurait fait capoter le déroulement des négociations. Du côté syndical, on accuse le ministère d'avoir présenté les mêmes propositions sans aucune amélioration. La motion professionnelle du syndicat comprend 9 points à satisfaire par le ministère dont l'amélioration des conditions de travail, l'augmentation du budget du ministère, le règlement de la question des suppléants etc. Hier, et avant le démarrage des négociations, les membres de la Fges auraient lié leur participation aux discussions à la seule condition que l'on commence par trois points « cruciaux ». Il s'agit de la retraite anticipée, la prime spécifique et l'amélioration de l'état des établissements scolaires. Pour le ministère, ces points sont du ressort exclusif du gouvernement et des négociations sociales et ne peuvent pas être discutés dans ce contexte. La position officielle était que l'on poursuive les discussions là où elles s'étaient arrêtées la dernière fois, d'autant que l'accord presque total a été enregistré pour 6 points sur les 9 proposés par le syndicat. Cet accord partiel aurait même atteint des proportions allant jusqu'à 100% des revendications. Aux yeux des syndicalistes présents, il n'y a rien de nouveau. Les autorités de tutelle n'auraient rien avancé de nouveau susceptible de faire avancer les choses. Le calcul du coût de la retraite anticipée, l'établissement d'une grille des salaires… ont figuré au menu de cette « rencontre » furtive. Mais dès le début, l'exigence syndicale a constitué un point de blocage pour la suite des discussions. Un tel préalable ne pouvait engager un véritable dialogue. Aux dires de certains officiels, on aurait tenté d'entrer par la force dans le bureau du Ministre. En effet, n'oublions pas que ces « négociations » se déroulent alors que des syndicalistes effectuent, depuis plusieurs jours, un sit-in au sein même du ministère. Bien sûr, le SG général a démenti en déclarant qu'il s'agit là de tentatives pour ternir l'image des enseignants et de leur mouvement. Chaque partie accuse l'autre d'être à l'origine de cet échec. Le ministre a déclaré à la chaîne Watanyia 1 que c'est le SG de la Fges qui a levé la séance en affirmant qu'il n'y avait plus rien à ajouter. Selon le ministre la séance reste ouverte. Un autre membre de la délégation ministérielle (le directeur général de l'enseignement primaire et secondaire) soutient, quant à lui, que la porte du ministère reste ouverte devant d'autres rencontres. Le même son de cloche est répété par plusieurs lieutenants du SG de la Fges. On se demande pourquoi entamer des négociations si dès le début on pose des préalables ? Un négociateur ne doit pas tenir bon à n'importe quel prix mais il doit essayer de trouver des compromis. Car les revendications syndicales sont toujours au plafond et c'est pourquoi, il y a toujours un moyen de rapprocher les points de vue. Sans cette approche, les négociations deviennent inutiles. Les parents étaient, pourtant, optimistes devant la détermination affichée par les deux parties pour, soi-disant, parvenir à une issue. Aujourd'hui, c'est la déception la plus amère qui prévaut. C'est dans ce contexte que le SG de la Fges a promis que les blocages des examens et le sit-in au siège du ministère ne vont pas s'arrêter.