Signature d'une convention de partenariat avec l'association Alyssa de Lille. C'est un virage stratégique pour l'Office des Tunisiens à l'étranger. C'est que l'OTE met le cap sur les compétences tunisiennes à l'étranger, opérant dans les domaines scientifique, économique, culturel et artistique, vu leur rôle de premier plan dans l'impulsion de l'économie nationale, l'établissement de partenariats fructueux, le transfert technologique et le développement de la recherche scientifique. En effet, depuis 2011, le nombre de départ des diplômés tunisiens est passé de 8.300 à 95.000, selon les dernières données de l'Association des professionnels des ressources humaines en Tunisie. Parmi ces 95 mille, 45 mille sont des enseignants universitaires et plus de 2.500 sont des ingénieurs. D'après le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Noureddine Taboubi, 630 médecins auraient quitté le pays vers l'étranger. Ce nombre s'élèverait à 900 en 2019 et à 2.700 en 2022. Pour tirer profit de cette «fuite de cerveaux», M.Abdelkader Mhadhebi, directeur général de l'OTE, vient de signer une première convention avec l'association Alyssa basée à Lille en France, portant sur la mobilisation des compétences tunisiennes à l'étranger, en présence d'une vingtaine de compétences tunisiennes dans divers domaines scientifique, industriel, de l'innovation technologique, médical, avec à leur tête M. Mongi Zidi, P.-D.G. du groupe Archimed, et M. Chakib Gharbi, président de l'association. C'est ainsi qu'une plateforme pour les associations tunisiennes à l'étranger, partout dans le monde, sera créée et servira de hub d'appel à projets dans différents axes de développement, en l'occurrence les rencontres économiques, les salons, les expositions culturelles, les visites, etc. Cette plateforme permettra de soutenir et de donner la visibilité aux initiatives des associations et des compétences tunisiennes afin de coordonner leurs actions et de focaliser le halo des projecteurs sur le site Tunisie et ses atouts et ses potentialités, économiques, touristiques et culturelles. Mais l'objectif est aussi de recenser ces élites à l'étranger et de les répertorier afin de les identifier et de les inviter à participer aux événements et manifestations organisés en leur faveur en les impliquant davantage dans la mise en place des stratégies de développement économique et scientifique du pays. Il s'agit, en outre, de mettre en place une base de données des compétences vivant à l'étranger afin de faciliter l'établissement d'un lien entre elles et les universités, les instituts de recherche ainsi que les entreprises où elles travaillent, et ce, en vue de la mise en place d'une stratégie pour attirer les compétences tunisiennes à l'étranger et les inciter à investir en Tunisie. Il est à noter que plus de 50% de ces compétences résident en Europe, près de 20% aux USA, 15% dans les pays du Golfe, le reste étant implanté en Afrique, en Asie et en Australie.