C'est sans doute là l'une des manifestations les plus visibles de la patte du technicien congolais face au Club Africain. Cet entraîneur-là se moque de la possession. Il veut de l'efficacité et du réalisme. Son TP Mazembe les a eus, à satiété ! L'on n'est pas prêt à tourner la page du camouflet subi par l'escouade clubiste à Lubumbashi. Il a fallu se pincer pour y croire. Mazembe a surclassé le CA (8-0). Huit, ça suffit comme on dit ! Au terme d'une fantastique démonstration de football, les Congolais ont maté des Clubistes anesthésiés ! Les copains de Trésor Mputu, supérieurs de bout en bout, ont donné une leçon à un CA réduit au rang de simple faire-valoir pour s'ouvrir en grand les portes des quarts de finale, quoiqu'il faille encore persévérer avant de sabler le champagne ! Enième récapitulatif du fiasco clubiste, une déroute qui fera date ! Une première mi-temps conjuguée au plus-que-parfait. Dès le début de la partie, les «Corbeaux» ont étouffé des Clubistes méconnaissables, à l'image de certains tauliers invisibles. Avec quatre buts d'avance en première mi-temps, le TP Mazembe a vite fait de plier le match, sorte de conclusion d'une première période de rêve. Oui, et ce n'était qu'un début ! Par la suite, l'on aurait pu s'attendre à une logique baisse de forme de ces étonnants Congolais. Mais il n'en fut rien. Le TPM a poursuivi son entreprise de démolition pour couler définitivement le bateau clubiste. Les astres n'étaient pas alignés pour les gars de Bab Jedid, à l'image de cette défense gruyère et de ce milieu figé et de cette attaque inopérante. A Lubumbashi, le TPM a corrigé le CA, enterrant inévitablement le destin de Chiheb Ellili. Les Clubistes ont fauté individuellement et collectivement avec des défaillances en cascade. La soirée a donc été parfaite pour le TPM qui, non content de reprendre seul le fauteuil de dauphin du groupe, a précipité un peu plus la perte de son concurrent direct. Après cette débâcle, le CA va changer d'entraîneur en espérant provoquer ce fameux choc psychologique espéré. C'est forcément souhaitable, un vœu pieux pour un CA malmené par un adversaire congolais véloce, exerçant un pressing très haut tout en mettant une intensité folle dans les duels. Le récital congolais ! Des Congolais morts de faim face à des Clubistes bien trop tendres ! Ça résume toute la détresse d'un représentant tunisien qui n'a pas mis les ingrédients nécessaires à sa survie en C1. La tactique maintenant: du tout bon pour Pamphile Mihayo Kazembe, du tout flou pour Chiheb Ellili. Le coach des Corbeaux a aligné un milieu de terrain accrocheur et ratisseur. Son losange a fait la loi à l'entrejeu. Quant à ses avants, ils ont profité de la défense laxiste du CA pour se projeter très vite vers l'avant. Ce fut payant et le CA n'a pu que constater les dommages. Même avec quatre buts d'avance, les locaux ont toujours su régler la mire ! Chapitre efficacité, la philosophie de jeu congolaise se résume à «moins de possession, mais plus d'actions». C'est sans doute là l'une des manifestations les plus visibles de la patte de Mihayo. Cet entraîneur-là se moque de la possession. Il veut de l'efficacité et du réalisme. Son TPM les a eus, à satiété. Et, force est de constater qu'il a aussi les hommes pour mettre en place sa tactique. Il y a eu l'apport des latéraux mais aussi celui des ailiers, décisifs, et brillants. Ces derniers ont donné le tournis à une défense en papier mâché, où des latéraux noyés n'ont été d'aucun recours à une charnière centrale Jaziri-Ifa dépassée ! Le Tout-Puissant Mazembe a donc réussi un coup monumental en écrasant le Club Africain. Les locaux ont dominé les Clubistes dans tous les secteurs de jeu et leur ont infligé une raclée méritée. Non, ce n'est pas un rêve. C'est bel et bien l'incroyable réalité. On promettait au CA l'enfer à Lubumbashi. Et, la promesse a été tenue via un collectif local flamboyant. Pour le football congolais, ce chef-d'œuvre du quintuple champion d'Afrique porte incontestablement la marque de leur technicien, tant sa mise en place tactique a totalement neutralisé le CA. Et ses joueurs ont fait le reste, sous l'impulsion d'un Trésor Mputu insaisissable et qui a brillé de tout son éclat. A lui seul, il a cloué le CA au pilori. Mais le triomphe du TPM, c'est d'abord celui d'un collectif. Les Congolais ont affiché une détermination, une concentration et une solidarité de tous les instants pour concrétiser le plan du plateau technique. Mazembe a eu le mérite de réciter sa partition jusqu'au bout. Son abnégation à préserver son but inviolé jusqu'au bout ne l'a pas empêché de continuer à jouer tous les coups à fond en attaque. Oui, c'était la copie parfaite. Sans tache, sans même laisser planer un semblant de suspense !