Légère et libre, à chaque passage sur scène, Ghalia Ben Ali distribue du bonheur à volonté. Son concert, vendredi soir, vient accompagner la sortie du film « Fatwa » de Mahmoud Ben Mahmoud dans lequel elle campe un des rôles principaux. « Fatwa pour l'amour» fut un instant volé au temps, un moment de pure extase et délectation que nous a offert Ghalia Ben Ali vendredi soir à la Cité de la culture. Un concert qui vient lancer la sortie en salles tunisiennes de « Fatwa », le dernier long métrage de Mahmoud Ben Mahmoud, couronné par le Tanit d'or lors des JCC 2018. Ghalia Ben Ali, qui incarne le personnage de Loubna, la maman et la militante politique dans ce film « Fatwa», a présenté un concert ou plutôt « une cérémonie mystique». C'est elle qui a chanté : « Dans la religion de l'amour, l'acte d'aimer est un acte mystique, l'amant en est la voie, la beauté un précepte, la sincérité un dogme, le désir une foi », a fait de cette soirée une communion totale avec un public déjà conquis. Ghalia Ben Ali naît à Bruxelles, elle grandit dans un environnement familial d'artistes où elle est très tôt en contact avec la musique et la poésie : la chanson française, la musique égyptienne, les mélodies de Syrie et d'Irak, le chanteur syrien Adîb Al-Dâyikh, l'incontournable chanteuse égyptienne Oum Kalthoum et les Tartils, lectures chantées du Coran. A l'âge de trois ans, elle retourne vivre dans la petite ville de Zarzis. Dans ce lieu, elle vit son enfance dans la liberté d'un espace qui lui transmet une belle charge mystique. De retour en Belgique, à l'âge de 19 ans, sa passion commence à prendre forme et au gré de rencontre, une carrière de diva se dessine. Ghalia, c'est le bonheur de chanter, et la passion du partage. Sur scène elle enchaîne les titres ceux qui offrent une belle étendue à sa voix, une voix forte, roque qui transmet un caractère passionnée et surtout une âme légère et pure. « Taht el yasmina », « Shems el Assil », « Ya msafer wahdek », « Alf lila w lila », « Adinou bi din el hobb » et des poèmes mystiques d'Ibn Arabi, entre autres, ont composé le répertoire concocté par Ghalia pour cette soirée qui marque le lancement de la sortie du film. Un programme sans surprise qui vient répondre aux demandes de son public. Accompagnée par un quartet de violon, percussions, qanoun et contrebasse, elle laisse la place à ces musiciens pour des envolées libres et des performances solos. Entre Orient et Occident, Ghalia danse et chante, ses mouvements sur scène transpirent le bonheur et invitent au voyage. Tels les derviches tourneurs, elle ancre ses pieds au sol et opère des mouvements circulaires comme pour toucher le ciel et atteindre les âmes.