La section de la Fédération de l'enseignement de base à Mahdia a appelé dans une déclaration vendredi le ministre de l'Intérieur à ouvrir une enquête «sérieuse et immédiate» afin de «demander des comptes» aux agents de sécurité qui ont fait irruption dans une école et arrêté un instituteur. Selon la déclaration, quatre agents de la sécurité «ont pénétré de force dans l'école d'Al Kedara dans la région de Ghadhabna, ont menoté l'instituteur Moujahed Bakouch et l'ont emmené à la Garde nationale à Mahdia». «Les agents de sécurité ont insulté l'éducateur, lui proférant des propos obscènes indignes de la sécurité républicaine et du caractère sacré de l'école, tout en le menaçant de violence», souligne la déclaration qui a annoncé la prise de mesures immédiates pour défendre le droit de l'éducateur et l'inviolabilité de l'établissement d'enseignement public. Selon des témoins oculaires, l'arrestation n'a pas eu lieu à l'intérieur de l'école et les causes de l'arrestation «s'expliquent par la publication par l'éducateur sur le réseau social d'une vidéo qu'il avait enregistrée d'une scène représentant des agents de la circulation agressant l'un des citoyens». Un responsable de la sécurité a indiqué de son côté au correspondant de l'agence TAP que l'enseignant, qui avait été libéré, «était impliqué dans deux affaires» après avoir filmé des agents de la sécurité en train d'arrêter un citoyen sur une moto sans documents légaux. «Ce citoyen et son épouse ont insulté les agents de sécurité et leur ont jeté des pierres, ce qui a nécessité leur arrestation, une scène qui a été photographiée et publiée sur le réseau social», a-t-il précisé. L'auteur de l'infraction routière s'était présenté au poste de la Garde nationale à Mahdia le 13 février 2019 après avoir été convoqué et son audition a été reportée hier, ce qui l'a poussé à publier un compte où il a injurié les agents de sécurité, indique-t-on de même source.