A l'occasion de la célébration de la Journée internationale du cancer de l'enfant, la Cité des sciences, en collaboration avec l'Association tunisienne d'oncologie pédiatrique, a organisé une conférence de presse sur le cancer de l'enfant qui peut être soigné s'il est diagnostiqué à ses débuts. L'objectif est de sensibiliser le grand public à la réalité de cette maladie. Chaque année, 400 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chez les enfants âgés de moins de 15 ans par an soit une incidence s'élevant à 18/100000. Les chances de rémission et de guérison sont élevées lorsque le cancer pédiatrique est diagnostiqué à un stade précoce. Les parents doivent être attentifs aux premiers symptômes qui se manifestent chez l'enfant, à savoir les céphalées intenses qui réveillent l'enfant la nuit, les vomissements, les troubles de la vision ou l'apparition d'une masse abdominale et d'un changement de comportement, a relevé le Dr Faten Fedhila Ben Ayed, membre de l'Unité d'oncologie-service de médecine infantile à Hôpital d'Enfants Béchir Hamza de Tunis. 300.000 enfants diagnostiqués chaque année A cause du manque de ressources et de systèmes de santé qui ne sont pas suffisamment équipés dans les pays à revenu faible et intermédiaire, le cancer est souvent diagnostiqué tardivement chez les enfants et les adolescents, ce qui explique que le taux de mortalité est élevé chez cette catégorie en raison d'un diagnostic et d'une prise en charge tardifs, a relevé, de son côté, Yves Souteyrand, Représentant de l'OMS (organisation mondiale de la Santé) en Tunisie. « Le cancer est une cause majeure de décès chez les enfants et les adolescents dans le monde. Il est diagnostiqué chaque année chez près de 300 000 enfants âgés de 0 à 19 ans ». Les choses diffèrent dans les pays à revenu développé où, grâce à des systèmes de santé performants et la sensibilisation des parents, les cancers sont détectés et pris en charge de plus en plus tôt chez les enfants. Conséquence : 80 % des enfants atteints d'un cancer guérissent alors que ce taux atteint à peine 20 % dans les pays à faible revenu. Par ailleurs, l'Initiative mondiale de lutte contre le cancer de l'enfant menée en 2018 par l'OMS a un objectif bien précis : améliorer de 60% et plus le taux de survie chez les enfants atteints de cancer dans le monde, ce qui permettrait de sauver un million de vies supplémentaires. Cela passe par l'amélioration de la capacité des pays à la mise en œuvre de meilleures pratiques de traitement « en accordant une attention prioritaire au cancer de l'enfant tout en augmentant les financements aux niveaux national et mondial. Il faut donc accroître l'engagement politique en faveur du diagnostic et du traitement du cancer de l'enfant; aider les gouvernements à mettre en place des centres de cancérologie afin d'assurer un diagnostic précoce et correct et de fournir des traitements efficaces aux enfants atteints d'un cancer en améliorant l'accès à des médicaments et technologies abordables et essentiels», a relevé, à ce propos, le représentant de l'OMS en Tunisie. Mme Zeineb Abbès, professeur agrégée au service de pédopsychiatrie à l'hôpital Razi, a évoqué la qualité de l'environnement familial qui a un impact sur l'équilibre psychologique de ses membres. De ce fait, un environnement familial caractérisé par une cohésion et un niveau bas de conflits a des impacts positifs sur le moral et la psychologie d'un enfant atteint de cancer. C'est l'effet contraire qui est constaté chez une famille qui a pris ses distances par rapport à l'enfant et dont le niveau de conflits est élevé. Le rétablissement de l'enfant est précédé par une phase de réhabilitation et la famille est appelée, jouer un rôle de premier ordre dans la guérison de l'enfant.