Des constructions sans permis de bâtir ont poussé comme des champignons dans les forêts Bizerte a été le théâtre, le week-end dernier, d'un sit-in auquel ont pris par un grand nombre de citoyens qui se sont rassemblés pour dire non à l'exploitation de la forêt Rimel qui représente l'un des poumons de la ville de Bizerte. Plusieurs slogans ont été scandés : « Rimel est à nous », « Ne touchez pas à Rimel »… Ce sit-in a été organisé par l'Association des amoureux de la forêt de Rimel en collaboration avec les habitants de la région et la société civile afin de tirer la sonnette d'alarme ! La forêt de Rimel est une des belles et grandes forêts de Bizerte, mais elle n'est pas la seule qui est menacée…. Quoique la loi interdise les constructions dans les forêts, nous constatons qu'il y a une invasion massive surtout du côté de la forêt Nadhour, Aïn Berda, les Grottes, Ras Angela et autres… Ces régions où la forêt, la montagne et la mer se marient, séduisent de plus en plus les gens qui se sont rendu compte qu'avec l'extension urbaine, ces régions auront plus de valeur dans quelques années. Constructions sans permis de bâtir Des constructions anarchiques ont poussé comme des champignons dans la forêt. Toute cette polémique nous a intrigué et nous a poussé à contacter Mme Enji Dogui, la déléguée régionale au développement agricole à Bizerte afin de comprendre comment de tels dépassements sont tolérés. « Certes, il y a quelques constructions sans permis de bâtir. Mais, il faut faire la différence entre le terrain agricole et le terrain forestier qui sont régis par des lois différentes… Quant aux forêts, nous faisons le nécessaire si nous découvrons des infractions à la loi, nous sévissons ! Quant au changement de vocation, c'est une affaire très bien étudiée au sein d'un comité national présidé par le ministre de l'Agriculture en présence de toutes les parties prenantes y compris bien évidemment le ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire. En fait, il faut être pragmatique et raisonnable et comprendre que la croissance urbaine est un mal nécessaire, sauf qu'elle ne doit pas se faire anarchiquement et au détriment des forêts et de la nature pour la protection desquelles nous œuvrons sans cesse», rassure Mme Dogui … En fait, la déforestation est à l'origine de plusieurs maux : les inondations, on en parle de plus en plus ces derniers temps sans savoir que la détérioration du couvert végétal peut en être l'une des principales causes. En effet, une terre sans végétation absorbe moins d'eau. Par conséquent, en cas de forte pluie, il y aura des ruissellements entraînant des torrents de boue venant gonfler les rivières qui débordent par la suite de leurs lits. Cependant, quand on parle des forêts, l'oxygène reste l'argument le plus pertinent. Les forêts représentent les poumons de la planète, car par le biais de la photosynthèse, elles absorbent le CO2 dégagé par les activités des humains et produisent l'oxygène qui nous permet de respirer. Comment peut-on imaginer alors l'état de la planète Terre si l'on continue à détruire ces poumons tout en sachant que le nombre d'habitants est en évolution permanente ?