Il y a des prémices qui ne trompent pas. Une formation méticuleuse garantit une plus-value Tout le monde sait que le centre de formation des jeunes footballeurs de Kairouan qui a vu le jour, depuis plus de dix ans, est considéré comme une «vache laitière», une «abeille ouvrière» ou plutôt un projet prolifique qui a généré au club aghlabide plus de deux millions de dinars de recettes et enfanté de nombreux talents, à l'instar de Chermiti, Dhaouadi, Kasraoui, Ouertani, Sellami, Hmam, Ben Nasr… Mais, ce que l'on sait moins, c'est la dégradation des conditions de travail et d'entraînement, et les mesures d'austérité «infligées» à ces talents en herbe, en catamini et loin des regards indiscrets. En effet, alors qu'on croyait—à tort — que ce centre qui a fait ses preuves, depuis belle lurette, commençait à faire son bonhomme de chemin et à voler de ses propres ailes, nous avons eu la désagréable surprise de constater de visu le nivellement par le bas de cette réalisation qui était une source de fierté pour le Tout-Kairouan. Il fallait se rendre au centre à la tombée de la nuit pour constater l'ampleur des conditions piteuses dans lesquelles s'entraînent les jeunes : ni vestiaires ni toilettes (par temps d'intempéries). Certains s'entraînent — faute de place — à la lueur des projecteurs qui éclairent à peine l'aire d'entraînement du stade Ali-Zouaoui (qui a abrité le sacre de 1977 et l'épopée de Laâbidi, Ouada, Jabbès…), alors que le local qui sert de magasin aux quelques ballons et chaussures de fortune est éclairé au moyen de trois bougies…!!! Renseignements pris, le chantier de réfection des vestiaires est en cours. Mais on peut tout de même y remédier en coordonnant avec la maison des jeunes ou le centre régional d'athlétisme qui sont tout près du stade pour accueillir ces jeunes poulains, au lieu de les abandonner à leur propre sort. De même, après avoir longtemps pris en charge la totalité des jeunes inscrits (entre 12 et 15 ans), la JSK a décidé, cette saison, de ne prendre en charge que trois jeunes issus d'autres délégations de la région. L'équipement sportif arrive aussi avec parcimonie, alors qu'il n'y a pas longtemps, même les fournitures scolaires étaient assurées pour tous les jeunes. Pour la petite histoire, le même sort est réservé aux jeunes des deux autres catégories (basket-ball et handball) qui se contentent de miettes (collations, équipements au compte-gouttes, transport fastidieux…), alors que le club dépense près de quatre-vingt-dix mille dinars pour la seule équipe-fanion de football et qu'il assume les frais d'hébergement complet, dans un hôtel de la place, de seize joueurs seniors, grassement rémunérés ! Relancer le centre de formation Qu'en est-il du «club house» dont l'édification (plan de masse à l'appui) a été annoncée avec grande pompe ? Eh bien, il est tout bonnement renvoyé aux calendes grecques, faute de moyens financiers. Mêmes les deux cent cinquante mille dinars, alloués au projet, au titre d'une subvention du ministère de tutelle, se sont évaporés dans les gestions courantes du club et n'ont pas été restitués à l'œuvre à laquelle ils étaient destinés. Bref, les jeunes footballeurs n'auront pas leur «club house» de sitôt et ne pourront probablement pas prétendre aux mêmes faveurs que leurs prédécesseurs (hélas!). Si la JSK tient vraiment à sauver, un tant soit peu, les meubles et à faire renaître le centre de ses cendres pour qu'il retrouve son rayonnement d'antan et sa crédibilité quelque peu éclaboussée, elle doit renforcer ses ressources humaines (un encadrement satisfaisant et un cadre technique compétent) et ses ressources financières (un fonds de roulement appréciable et une prise en charge totale de tous les affiliés au centre), le doter du matériel et de l'équipement sportif qu'il faut pour l'éclosion des jeunes et coordonner avec les services municipaux et les structures de la jeunesse et des sports, pour ce qui est de l'accélération des travaux de réfection des vestiaires et de l'hébergement des jeunes. Le fonctionnement «en veilleuse» du centre n'a que trop duré. Il est grand temps de le «booster» et de lui donner une nouvelle impulsion pour que le souhait de voir de futurs Chermiti et Dhaouadi ne soit pas un vœu pieux. Il est grand temps de veiller à l'encadrement idoine et à la formation pointilleuse des jeunes footballeurs kairouanais. C'est à ce prix que la JSK atteindra, dans les saisons à venir, le palier supérieur et qu'elle garantira la réussite escomptée.