Par Abdel Aziz HALI Les images sont flippantes, glaçantes, terrifiantes… C'est le surréel qui prend le dessus sur le réel. Un facebook live qui nous montre un terroriste équipé d'une caméra Go Pro et d'un arsenal d'armes semi-automatiques en train d'exécuter de sang-froid des fidèles dans une mosquée à Christchurch en Nouvelle-Zélande. Des images qui n'ont rien à envier à la violence des jeux vidéo en ligne ! Au total, ce fou à lier islamophobe, Brenton Tarrant, aurait tué, hier, 49 personnes et blessé des dizaines d'autres. Un véritable carnage. Il faut dire que cet «extrémiste de droite» ne s'est pas contenté de son passage à la mosquée «Masjid Al Nour», où 41 personnes ont perdu la vie. En effet, ce fan de la théorie du « grand remplacement » s'est dirigé par la suite dans un autre lieu de culte musulman de Linwood, dans la banlieue, pour abattre sept autres individus. Cet acte barbare et surtout abject commis par l'Australien de 28 ans a provoqué un tsunami de condamnations aux quatre coins du globe comme en témoigne le tweet de l'ancien président américain, Barack Obama, qui dit: «Nous pleurons avec vous et la communauté musulmane. Nous devons tous nous opposer à la haine sous toutes ses formes». En revanche, son successeur à Washington, Donald Trump, a réagi à sa manière à l'attaque terroriste. «Ma compassion la plus chaleureuse va au peuple néo-zélandais après l'horrible massacre perpétré dans les mosquées. 49 personnes innocentes sont mortes de manière insensée et beaucoup d'autres ont été grièvement blessées. Les Etats-Unis soutiennent la Nouvelle-Zélande pour tout ce que nous pouvons faire. Que Dieu nous bénisse tous ! », a tweeté l'actuel locataire de la Maison-Blanche sans mentionner le mot «musulman(s)» alors que le pape s'est dit «très attristé» en ayant exprimé sa solidarité avec les musulmans de tous bords. Le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, n'est pas allé par quatre chemins en dénonçant sur son compte Twitter «la haine des musulmans» qu'il considère comme un «poison mortel dans nos sociétés». Bref, les messages des condamnations ont submergé, hier, les réseaux sociaux. En contrepartie, les deux poids, deux mesures ainsi que l'ambivalence des médias occidentaux se sont encore une fois manifestés à travers l'utilisation à outrance des mots «assaillant», «tueur» et/ou «forcené» au profit d'une rare et timide insinuation au caractère terroriste de ce crime. Manifestement, poussant à l'extrême la barre de l'hypocrisie, certaines rédactions ne définissent le terrorisme qu'au cri d'«Allah Akbar»… Pathétique !