Les Clubistes sont passés à côté de l'exploit. A tout seigneur, tout honneur, commençons par rendre un énième hommage au derby de la capitale pour avoir conservé irrésistiblement (jalousement?) son cachet traditionnel que ni les épreuves du temps, ni les successions de générations, ni encore les phénomènes dévastateurs de la violence et de l'argent n'ont pu user. Avant-hier, on a eu droit à un nouveau remake du genre qu'on a d'ailleurs pressenti sur ces mêmes colonnes bien avant le match. Quel match, mes aïeux! Un vrai show handballistique où tout y était : chassé-croisé, retournements de situation, duels individuels sans merci, exploits personnels, gestes techniques d'une rare beauté, arbitrage irréprochable, organisation impeccable. Bref, rien n'y manquait, au grand bonheur des fans de la petite sphère qui aiment follement ce sport auquel ils sont restés indéfectiblement fidèles, pour le meilleur et pour le pire. Une minute d'enfer Encore une fois, au plus fort de la rencontre, nul ne pouvait prédire le score final. Même pas lorsque les «Sang et Or» étaient nantis d'une avance de cinq points (22-17) à dix minutes de la fin. Et c'est justement à ce moment-là que les Clubistes décidèrent de renverser la vapeur. D'ailleurs, la même «remontada» se produisit en 1ère mi-temps, avant de s'achever sur seulement deux points d'écart en leur défaveur (13-11). C'est que dès que l'un des deux frères ennemis fléchit, l'autre n'a qu'à sauter sur l'aubaine pour revenir dans le match. On répondait donc du tac au tac jusqu'à la fatidique dernière minute qui sera d'enfer. 60 secondes à vous couper le souffle ! Suivez-nous : Rami Setti et Ramzi Majdoub ratent coup sur coup l'égalisation. L'EST ajoutera le 24e but par Jaziri, avant de voir Majdoub se racheter en inscrivant le 23e. A une seconde de la fin, la balle est, tenez-vous bien, de nouveau clubiste, mais le tir de Skander Zaïed, en méforme totale, est mal cadré. Rideau sur les débats, et alors que les joueurs des deux camps se séparaient sur des embrassades, d'aucuns ont retenu ceci. Si l'EST, bien que dotée d'un énorme rouleau compresseur, continue, en… toute impunité, à jouer avec le feu devant ses principaux rivaux, le CA a démontré, de nouveau, qu'il est assis sur un effectif jeune, perfectible et qui promet beaucoup à l'image des lionceaux Oussama Remiki, Ahmed Cheikh, Ramzi Majdoub et surtout Yassine Bouteffaha. Une si riche mine que lui envient les autres superpuissances de notre handball. Ne terminons pas ces lignes sans saluer les gardiens de but des deux équipes, en l'occurrence Driss Idrissi et Marouène Soussi, auteurs d'une sortie absolument prodigieuse. Au point qu'on peut dire que, sans eux, on aurait eu un score de basket !