A la lumière du séminaire sur les micro-finances, organisé le 19 février par l'Utica avec la participation de jeunes promoteurs, du PDG de l'autorité de contrôle des micro-finances et des représentants des 7 institutions de micro-finances agréées dès 2014 à savoir «Enda Tamweel», «Taysir micro-finance», «Micro-crédit Tunisie» (baptisée actuellement Baobab Tunisie), «Advans Tunisie», «Centre Financier des Entrepreneurs (CFE)», «Zitouna -Tamkeen» et «El Amel-micro-finance» (agréée en 2019). Les micro-crédits octroyés par ces institutions sont plafonnés à 40.000D et sont considérés comme prêts complémentaires puisqu'ils financent les projets déjà entamés et installés. Or, d'après Slim Kâabi, manager du bureau RAI (Représentation Assistance, Intermédiation), les jeunes promoteurs manquent énormément d'informations se rapportant à l'investissement et à la création de projets dans tous les secteurs économiques et surtout industriels. A ce sujet, il a bien voulu nous accorder une interview afin de clarifier les rouages se rapportant à la création de projets. Interview. Quel est le schéma de financement adéquat et approprié pour réussir la création de petits et grands projets? Pour réaliser de grands projets et en plus du Fonds national de promotion et de décentralisation industrielle (Foprodi), le jeune promoteur peut établir un partenariat avec des sociétés d'investissement à capital risque (Sicar). Dans ce contexte, si un crédit ne devait pas dépasser 70% du coût total des investissements, le capital serait de 30%, lequel capital pourrait être constitué de l'apport du promoteur, de la participation du Foprodi et d'une Sicar. Quant à la réalisation de petits projets industriels, le jeune promoteur peut obtenir un crédit de la BTS avec l'avantage d'autofinancement supporté par l'Etat à savoir 8% du coût total du projet, et ce, pour les petits projets ne dépassant pas les 100.000D. Le reste du crédit est réparti entre le Fonapram (32%) et le crédit bancaire de la BTS (60%). De ce fait, le jeune promoteur peut concrétiser son projet sans aucun apport financier personnel. Quels sont les moyens financiers accordés au jeune promoteur pour réaliser un grand projet? Il existe des avantages et des incitations octroyés aux jeunes promoteurs dont les primes d'investissement accordées par l'Etat qui varient entre 15% du coût d'investissement pour les secteurs prioritaires avec un plafond de 1.000.000 de dinars et 50% pour les investissements immatériels avec un plafond de 500.000D. Concernant l'exploitation des projets, il est recommandé d'établir un planning de production dès la 1ère année de démarrage du projet, et ce, à raison d'une augmentation estimée à 20% à chaque trimestre. De sorte que la pleine production (100%) sera atteinte et réalisée au cours de la 2e année. Quelles sont les structures de garantie pour réussir et faciliter les opérations de commercialisation de la production? Une vente à crédit peut être assurée par la (Cotunace) (Compagnie tunisienne d'assurance du commerce extérieur). Une importante vente à crédit peut être payée avant son échéance en optant pour la réalisation d'un contrat avec une société de factoring. A propos des garanties des crédits bancaires et en plus du nantissement sur le fonds de commerce à créer et l'assurance-vie du promoteur, la Société tunisienne de garantie (Sotugar) est habilitée à garantir le crédit accordé. Les banques se sont engagées, dès le 4 juillet 2008, de ne plus demander aucune garantie du jeune promoteur à part celle de la Sotugar. C'est ainsi que le jeune promoteur peut réaliser son projet sans disposer de garantie notamment immobilière. Est-il indispensable de créer un organisme d'investissement regroupant les divers intervenants? J'avoue qu'il est nécessaire, aujourd'hui, de créer la maison de l'investisseur qui devrait réunir des représentants de tous les intervenants (Apii, Apia, Institut national de la statistique, Cepex, chambres de commerce et d'industrie, centres techniques sectoriels , sociétés de banque, de leasing, de factoring et les Sicar). Cet organisme représenterait, en fait, un guichet unique qui faciliterait toutes les opérations de création, de financement et d'exploitation du projet à créer.