Pionnier en Tunisie et dans le monde arabe, le premier festival de films Queer a démarré avant-hier et s'étalera sur trois jours. Avec la priorité au cinéma, mais également à diverses performances artistiques, des ateliers, des débats et des invités tunisiens et étrangers, alliés de la cause. Le festival, qui se veut alternatif et militant, est organisé par l'Initiative Mawjoudin. L'événement a germé des suites des activités du cinéclub de l'association : ce festival annuel a été consacré au 7e art dans sa première édition avant de s'ouvrir cette année sur d'autres disciplines. Il passera en revue des films pour la plupart inédits, issus des pays du sud : des courts, des moyens, mais aussi quelques longs métrages, documentaires et fictions, tous maghrébins, du Moyen-Orient, d'Asie, d'Afrique subsaharienne et du sud, sans oublier, l'Amérique latine. Des créations qui rythmeront les journées du public présent. Le festival traite de la question du genre et de la sexualité non-normative, et tient à briser davantage les tabous autour de ce sujet. Une manière pour ses fondateurs de lutter contre les violences, les répressions et les discriminations basées sur le genre. Dans des lieux tenus secrets, les organisateurs feront appels à des spécialistes, des amis de la cause, des scénaristes, réalisateurs et producteurs tunisiens et étrangers afin d'échanger et d'éclairer sur des notions qui restent méconnues, erronées auprès du grand public. Programme recherché Contrairement à l'année dernière, les organisateurs ont décidé de supprimer l'esprit compétitif. Pas de sections ni de jury, mais des scènes, une salle obscure et des espaces qui verront défiler un nombre important d'œuvres artistiques, toute discipline confondue. Des histoires, des parcours individuels, mais surtout des connaissances partagées autour du Mqff au gré des 4 jours, avec les participants : un peu plus d'une trentaine de films sont retenus. La nouveauté de cette année, c'est que l'autofinancement est lancé par les protagonistes du festival : un appel à projets a été diffusé pour fournir une aide à la réalisation et à la production de projets cinématographiques courts. Un seul scénario a été retenu par Néjib Belkadhi et Soumaya Bouallegui, deux membres professionnels du jury désignés pour retenir le meilleur scénario, apte à être réalisé à temps pour sa projection lors de l'édition 2019. Le scénario du jeune cinéaste Tarek Sardi a été retenu : il est parvenu à temps à réaliser un court métrage de 7 minutes, intitulé « A tribord, je vomis », qui a été présenté pour la première fois lors de la cérémonie d'ouverture. Le film kenyan « Rafiki », qui a fait sensation dans tous les festivals du monde, est passé juste après, suivi d'une performance scénique intitulée « Heya Wala Howa ». Des panels et des workshops qui tournent autour du «Théâtre Queer », «Du rôle des médias» ou « Des aspects sociopolitiques dans le cinema Queer » se déroulent chaque matin. « Access Now » évoque les risques à ne pas prendre et les comportements Safe en ligne. La représentation « Queer » en Tunisie a été décortiquée et un panel a été réservé au Colibe. Une performance « Farida » a eu lieu pendant la 2e journée du festival. Place aux films pendant les après-midi jusqu'à 19h00. Des lectures se dérouleront après les panels du 3e jour consacré à l'« Artivism », ou à « la «Décolonisation du Dancefloor», entre autres … Le Mqff s'associe au festival AKS festival, en projetant une sélection « spécial AKS », d'au moins 4 films. La cérémonie se clôturera lundi par une performance live de « Honna-TN ». Le festival est gratuit pour toute personne désireuse d'y participer et opte pour une communication via mail ou réseaux sociaux.