Forte mobilisation dans les régions du Nord-Ouest pour obtenir une revalorisation immédiate des prix des céréales et du lait frais. Si leur revendication n'est pas satisfaite, les céréaliculteurs de la région menacent de ne pas livrer leur production à l'Office des céréales. Les agriculteurs du Nord-Ouest continuent de protester depuis plus de trois mois pour obtenir une revalorisation à la hausse du prix des céréales et du lait frais, suite à la hausse jugée excessive des coûts de production, notamment pour les intrants agricoles devenus intenables suite aux multiples hausses de leurs prix au cours des deux dernières années. Les agriculteurs de Béja, Jendouba, Le Kef et Siliana exigent, en effet, une hausse immédiate de 100 millimes minimum pour le litre de lait frais et de 10 dinars pour le quintal de blé, estimant que cela ne résout pas totalement le problème, mais permet, au moins de maintenir ces activités, au demeurant menacées de disparition. Ils se plaignent des charges de plus en plus lourdes notamment pour les céréaliculteurs, en raison de la hausse des prix de l'ammonitrate, des désherbants et du reste des fertilisants, d'autant plus encore que les années de vaches maigres et de sécheresse des trois dernières saisons agricoles ont pratiquement mis à genoux les agriculteurs qui n'ont pas été indemnisés, en dépit des promesses du ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche qui a déclaré, il y a trois semaines, que le dossier des indemnisations a été approuvé par le gouvernement et soumis au ministère des Finances pour sa mise à exécution. Les agriculteurs du Nord-Ouest appellent aussi à l'indemnisation des agriculteurs sinistrés par la grêle, la gelée printanière et les inondations de cette année qui ont endommagé des centaines d'hectares situés dans les deux gouvernorats de Jendouba et de Béja où l'eau demeure encore stagnante dans certains champs situés à proximité de la vallée de la Medjerda, après son débordement de son lit lors des dernières intempéries. Aussi les éleveurs de bétail estiment-ils que le cheptel bovin laitier a été sérieusement affecté par le phénomène de la contrebande sur la frontière ouest du pays, dans une proportion estimée à près de 30% de son volume global, poussant le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche à lancer un nouveau programme de reconstitution du cheptel animalier, bovin laitier de surcroît, mais cela n'a pas suffi à calmer la colère des éleveurs, tout comme celle des céréaliculteurs, qui se disent, tous, victimes d'un système politique qui a toujours sacrifié le secteur agricole pour en faire un levier de croissance de l'économie au détriment des agriculteurs. Il y a anguille sous roche. A méditer !