Un sit-in est prévu au Kef le 27 décembre et un autre à Jendouba le 2 janvier pour dénoncer le silence du gouvernement à l'égard des revendications des professionnels du secteur agricole et les menaces qui pèsent sur les systèmes de production. Après la grogne manifestée à plusieurs reprises par les agriculteurs de la région du Nord-Ouest pour mettre en garde contre les conditions de travail, devenues intenables aux yeux de la quasi-tonalité des professionnels, les Unions régionales de l'agriculture et de la pêche du Kef et de Jendouba ont décidé de passer à l'action et ont programmé deux sit-in, le premier le 27 décembre devant le siège de l'Union régionale de l'Utap et le second à Jendouba le 2 janvier prochain. Autant dire que la situation est devenue réellement inquiétante dans le secteur agricole où la hausse des coûts de production conjuguée à d'autres misères endurées par l'endettement, l'opacité des circuits de distribution et la détérioration des périmètres irrigués, mais aussi le manque de fourrage et la prolifération de la contrebande des bovins, ont engendré un état des lieux jugé coercitif voire très contraignant à la pérennisation des activités agricoles dans leur ensemble et donc des risques de perte de nombre de systèmes, les céréales et le maraîchage de saison et donc par ricochet le secteur de l'élevage laitier. L'Union régionale de l'Utap du Kef a d'ailleurs publié, hier, un communiqué appelant à un sit-in le 27 décembre courant et a exhorté ses membres à y participer massivement pour dénoncer la politique de «silence» et de «marginalisation» dont est victime le secteur agricole. Une politique jugée très défavorable au maintien des activités agricoles dans un contexte où l'endettement est devenu excessif et insupportable et les coûts de production extrêmement élevés et à même de mettre en péril l'avenir du secteur productif, tant les charges de la profession ont augmenté de façon jugée aussi exponentielle, alors que les prix de vente à la production sont pratiquement demeurés inchangés et ne répondent pas aux besoins réels des producteurs. A cela s'ajoutent aussi des doléances relatives au manque de semences sélectionnées et leur coût élevé, la mauvaise qualité et le manque d'intrants agricoles, notamment l'ammonitre et le DAP (dramonium phosphoré) aussi bien avant le début de la campagne agricole que lors de son déroulement. L'Union régionale de Jendouba estime aussi que le secteur de l'élevage bovin est en crise à cause de la hausse des prix des fourrages, appelant à retarder les mesures de contrôle du cheptel jusqu'à achèvement des opérations d'immatriculation complète de toutes les têtes bovines, estimant aussi que le prix du lait ne répond plus à la réalité des coûts de production et engendre d'énormes pertes aux éleveurs, d'où l'importance qu'il y a, selon le président de cette union, de réviser à la hausse les prix à la production afin de sauver le secteur de la faillite. En attendant, l'Utap de Siliana est aussi sur la brèche tout comme l'Union de Béja dont les agriculteurs ont décidé de passer outre les injonctions interdisant les pratiques d'irrigation dans la région, tant ils affirment que l'eau est suffisamment disponible pour favoriser de telles activités. Du coup, le secteur agricole semble bien malade, il convient au gouvernement de trouver les bons remèdes afin de pouvoir ménager la chèvre et le chou.