Mise en œuvre immédiate des opérations de contrôle des marchés aux bestiaux et saisie des bêtes non numérotées, alors que les opérations d'immatriculation n'ont pas eu lieu La grogne des éleveurs de bovins est à son paroxysme après la mise en application des décisions prises par le ministère du Commerce pour établir un contrôle régulier sur le commerce des bêtes aussi bien au niveau des marchés locaux que des opérations de transport des bovins destinés à la vente, et ce, pour lutter contre le phénomène de la contrebande des animaux qui a sérieusement nui au cheptel national. Déjà, les éleveurs de Fernana ont bloqué les routes dimanche à l'occasion de la journée hebdomadaire de vente des animaux suite à la mise en œuvre des décisions ministérielles portant saisie immédiate des bêtes non numérotées mises à la vente ou transportées vers d'autres régions. Les éleveurs estiment que les opérations de contrôle et de sanctions à l'encontre des éleveurs ont surpris tout le monde, alors que les opérations de numérotation du cheptel ne se sont pas achevées, ce qui représente à leurs yeux une mesure rapide et inappropriée appelant à la mise en place d'un programme d'immatriculation dans les régions avant l'application des récentes décisions relatives au contrôle de la circulation animale et au commerce des animaux. Selon un responsable au Crda de Jendouba, les opérations d'immatriculation des bêtes ne sont pas récentes parce que la loi relative à ce sujet remonte à 1995 et a été amendée par la circulaire de 2012 qui stipule le contrôle des marchés aux bestiaux et la saisie de toute bête non numérotée, ajoutant que les opérations de numérotation du cheptel sont quotidiennes et gratuites et qu'elles s'effectuent durant toute la journée par des équipes d'ingénieurs qui supervisent de telles opérations. Il faut reconnaître aussi, comme l'a expliqué le président de l'Union régionale de l'agriculture et de la pêche du Kef, que le trafic des bêtes est devenu un phénomène très actif et représente l'un des maillons forts de la contrebande sur la frontière ouest. Un phénomène doublé par la multiplication des opérations de vol de bétail aussi bien au niveau des ovins que des bovins, ce qui a poussé les ministères de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et celui du Commerce à réagir promptement pour mettre fin à ces deux phénomènes du vol et de la contrebande à la frontière en matière de cheptel animalier. Les dernières décisions ont déjà durci les sanctions prévues contre le vol dans le secteur agricole pour porter les peines à dix ans de prison et la saisie des bêtes et à sanctionner les éleveurs qui ne procèdent pas à la numérotation de leurs animaux. Ce qui devrait minimiser les opérations de vol et pousser les éleveurs à s'organiser et à appliquer la loi relative à la vente et au transport des animaux. Aussi, certains éleveurs ont revendiqué leur droit à un permis de port d'arme de chasse pour se prémunir contre les vols et les animaux nuisibles comme les sangliers, devenus un véritable casse-tête pour les céréaliculteurs et autres agriculteurs pratiquant l'arboriculture.