Les Clubistes version Mrad Mahjoub ont atteint un niveau appréciable de maturité. Une grande application et un savoir-gérer qui leur a valu une qualification amplement méritée. Y a-t-il quelque chose qui a changé par rapport au match aller ? Nous pensons que le seul paramètre qui a changé est la réussite de l'attaque clubiste (et pas des attaquants). C'est presque le même volume de jeu consistant et la même générosité dans l'effort; le tout dans un format collectif. A l'aller, tout a bien marché pour l'équipe de Mahjoub qui a bien quadrillé le terrain comme il faut, et qui a joué sur un rythme intense pour étouffer l'adversaire. On ne sait pas pourquoi certaines voix se sont élevées après l'aller pour dénoncer un 0-0 qui n'aura arrangé personne . Généralement l'équipe locale a toujours un petit avantage, car il lui suffit de marquer un but pour prendre option . C'est ce qui s'est passé à Casablanca avec un CA qui a trouvé enfin le chemin des filets à trois reprises contre un WAC déboussolé et étouffé par le bloc «rouge et blanc». Une victoire «tactique» de Mahjoub sur Garzito, et une empreinte collective qui a fait défaut depuis un certain temps. Une qualification sans bavure, et une très bonne impression quelques jours seulement après une petite prestation à Béja. Une dizaine de mètres en avant La formule de trois milieux défensifs, soit Aouadhi, Alexis et Ben Yahia, avec ce dernier dans un rôle de relayeur, a été encore une fois adoptée face au WAC. Quand vous leur ajoutez Melliti et Dhaouadi sur les couloirs, vous avez un milieu compact à 5 joueurs, renforcé par deux latéraux (Akremi et Ifa) qui n'avancent pas, pour comprendre le peu d'espaces disponibles pour Messassi et surtout Ayet Laârif. C'était un bloc omniprésent sur tout le terrain et dans la zone des Marocains. On a vu à plusieurs reprises le milieu du CA jouer à 20 mètres de sa surface de réparation. On a vu aussi ce bloc avancé manger les espaces et empêcher les joueurs du WAC, assez forts balle au pied, de trouver leurs repères offensifs. Combien de fois, Alexis, Aouadhi et Ben Yahia étaient en position de harcèlement sur le porteur de la balle. A part le dernier quart d'heure où Yajour et ses équipiers ont été menaçants, les Clubistes ont pu réduire le danger de l'adversaire. Un onze à tempérament défensif, oui, mais ce n'est pas le nombre d'attaquants qui dénote les intentions de jouer en avant. Youssef Mouihbi testé dans le rôle d'avant-centre n'a pas démérité, bien qu'il n'ait pas les moyens athlétiques d'un attaquant de pointe. Pourtant, il a bien pesé sur les défenseurs marocains qui n'étaient pas tendres avec lui. Un atout retrouvé Cela fait des années que les balles arrêtées constituent un point faible criard pour le CA. Ce n'est pas faute de moyens physiques ni de tireurs, mais faute de coordination dans l'exécution et dans le timing des joueurs de grande taille. Le dernier match de Béja était la parfaite illustration de ce que nous venons de dire. Mais qu'est-ce qui s'est passé pour que l'équipe s'améliore si bien dans ce domaine ? Deux balles, une intérieure, et l'autre extérieure d'un Dhaouadi en pleine inspiration, et c'est un Ben Yahia voltigeur qui assomme le WAC. Souissi a été lui aussi bien en vue dans cet exercice qui n'est pas devenu une arme fatale du côté des équipiers de Aouadhi. Sans grand tapage, Mrad Mahjoub a réussi à faire oublier la copie moyenne présentée face à l'OB. Cette demi-finale bien négociée et digne d'une compétition africaine de haut niveau ne sera pas oubliée de sitôt. C'est un point de référence sur lequel l'équipe doit s'appuyer dans ses prochains matches. Eviter de tomber dans la facilité et dans l'excès de confiance, ce sera le mot d'ordre des prochains jours…