Les Aghlabides n'ont pas séduit, mais ils apprennent à gagner Les Aghlabides n'ont pas séduit, mais ils apprennent à gagner Comportement énigmatique des deux équipes antagonistes qui ont affiché bien des limites et des insuffisances. Au bout de deux minutes de jeu, les jeux étaient déjà faits aussi bien pour les uns que pour les autres. Que s'est-il donc passé au juste ? Comment se fait-il que les Kasserinois se soient résignés à leur sort et se soient montrés incapables de remonter un but inscrit à la seconde minute ? Comment expliquer le manque de réussite des locaux, en dépit de leur domination nette et de la cascade d'occasions créées, notamment lors de la première période de jeu? Le blocage s'est produit à coup sûr dans la tête, puis dans les jambes des joueurs des deux équipes. En inscrivant un but précoce par Borhane Ghannem, les Aghlabides ont multiplié les raids offensifs et se sont portés corps et âme à l'attaque dans l'espoir de frapper fort. Mais ils ont confondu vitesse d'exécution et précipitation. Nabil Missaoui, au moment de l'exécution d'un tir à bout portant (10'), perdit son équilibre et se rattrapa en tirant mollement dans les mains du gardien. A. Mounbain s'échappa sur l'aile droite, effectua un relais avec B. Ghannem (40') et au moment de conclure, il décocha un tir puissant mais légèrement à côté. H. Jaber, bien servi par N. Missaoui, effectua une reprise de volée largement au-dessus, au lieu de temporiser et de servir S. Mahjoubi totalement démarqué et en meilleure position de conclure (44'). M. Ameur ajusta un tir puissant (65') tout près des bois adverses, au lieu de contrôler son ballon et de le bien placer dans la lucarne. Tant d'essais ratés et qui témoignent, à juste titre, du manque de flegme et de maîtrise des attaquants kairouanais quand ils sont en situation de marquer. Le relâchement de N. Missaoui et de H. Jaber, en seconde période de jeu, prouve si besoin est que les avants kairouanais sont incapables de garder le même rythme de jeu et la même vivacité jusqu'au bout. Indigence offensive Il y a lieu de noter le bon comportement des deux pivots L. Ouertani et A. Mounbain au four et au moulin et qui sont la vraie plaque tournante dans le dispositif aghlabide, aux côtés d'un B. Ghannem, égal à lui-même et remplissant convenablement son double rôle de stratège et buteur de l'équipe. Ceci ne contrarie pas le staff technique tenu par une obligation de résultat au détriment de la manière comme l'a si bien dit Hafedh Houarbi: «Nous avons joué pour la victoire et rien que pour les trois points. Dans ces conditions, la manière importait peu quand nos joueurs se montrent capables de préserver leur avantage, de gérer le match à leur guise et d'aller jusqu'au bout de leurs intentions». Ce n'était pas malheureusement le cas des Kasserinois et de leur coach Kamel Zouaghi qui a déclaré, l'air dépité et encore sous le choc de la défaite : «Le but précoce a certes entamé notre moral et a chambardé nos plans, mais ce n'est pas une raison suffisante pour perdre tous nos repères, notre sang-froid et notre lucidité devant les bois adverses. L'appréhension de mes joueurs était injustifiée, à bien des égards, et n'explique pas notre indigence offensive, surtout en deuxième mi-temps». En effet, désarçonnés par ce but précoce, les visiteurs mirent beaucoup de temps avant de reprendre leurs esprits et d'entrer timidement dans le match. Quelques contres mal appuyés, quelques tirs de loin et mal cadrés et le tout ponctué par des maladresses de tout genre. Preuve que le mental n'était pas serein et que le sens de l'organisation n'était pas le point fort des Boulaâbi et consorts qui ont pratiquement perdu leurs duels avec leurs vis-à-vis et se sont montrés approximatifs au moment de conclure. Quelques satisfactions sont à relever tout de même du côté des visiteurs où Moussa Mario s'est montré combatif et menaçant parfois, Ben Majboura, assez intraitable en défense et d'un grand secours en attaque, et B.Boulaâbi, assez utile dans la récupération et la relance. Ce n'était après tout qu'un accident de parcours pour les Kasserinois, courageux et capables de remonter rapidement la pente.