Parmi les heureux récipiendaires consacrés à l'occasion de la Journée nationale de la culture, Riadh Fehri, détenteur du Prix du mérite culturel dans le domaine de la musique au titre de l'année 2009. Artiste par excellence du multiculturalisme, Riadh Fehri a toujours et inlassablement œuvré pour une bénéfique coexistence de plusieurs cultures musicales dans un même courant. Son dernier spectacle «Tapis rouge» qui s'inscrit dans cette perspective a eu l'insigne honneur de bénéficier de la clôture du festival de Carthage dans sa dernière édition. Dans un témoignage spontané, Riadh Fehri nous a fait ce commentaire : «Cette distinction honorifique est, à beaucoup d'égards, remarquable par sa valeur méritoire. Elle représente à mes yeux pas seulement un aboutissement de plusieurs années d'efforts et de labeur de longue haleine, mais aussi un puissant levier pour aller de l'avant et poursuivre sur la même lancée». «Etre décoré des mains du Président de la République, devait-il souligner, prend ici une valeur de consécration. Ce geste si exaltant a valeur de consécration puisqu'il vient me conforter dans cette ferme conviction qu'à la lumière de tout ce qui a été réalisé dans notre pays depuis l'avènement du 7-Novembre 1987, on est en mesure de prétendre sans risquer d'être démenti que «nantie de toutes les vertus, la Tunisie est un havre pour l'esprit humain» ainsi que l'avait cité autrefois l'illustre poète kairouanais Ibn-Rachiq». «Comment peut-il en être autrement lorsque au commencent, le programme recommandé par le Président de la République insiste sur la fécondité intellectuelle qu'il vient de renforcer par l'institution d'un quinquennat de la culture établi sur une période allant de 2009 à 2014. De même qu'en appelant à la mise en place d'une stratégie encourageant les modes de financement de la culture, autrement dit le sponsoring ou la promotion de l'action culturelle par les institutions financières, les entreprises économiques et les privés détenteurs de capitaux, le souci de l'Etat est de nous imposer, à nous créateurs, de poursuivre dans la voie de l'excellence». «Dans cet esprit, je demeure redevable au ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine qui m'a soutenu et encouragé, moralement et matériellement, dans la création de mon œuvre Le Minaret et la tour : projet multiculturel avec lequel j'ai voyagé partout en Europe et jusqu'aux Etats-Unis. C'est vous dire que sans l'appui du ministère, il m'aurait été quasiment impossible de prétendre à une grande diffusion». En conclusion, Riadh Fehri a tenu à nous rappeler un fait qui peut paraître anodin ou sans grande importance, mais qui est très significatif de l'état d'esprit de l'artiste en cette occasion de la Journée nationale de la culture. «Le 40e jour du décès de mon père a coïncidé avec la célébration de la fête religieuse du Mouled. Et la première personne à qui je tenais à communiquer mon bonheur et ma joie du privilège de l'honneur qui venait de m'honorer avec la remise de cette distinction était mon père, fraîchement disparu. En rentrant de Kairouan vers Tunis, je me suis rendu directement au cimetière du Djellaz pour me recueillir sur sa tombe et lui montrer cette décoration. J'étais certain qu'il me voyait et partageait mon bonheur. Je l'entendais presque m'exhorter à me montrer reconnaissant et à poursuivre mon œuvre».