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Exporter de la musique, c'est possible : Riadh Fehri et le FAMEX l'ont fait
Publié dans WMC actualités le 17 - 03 - 2008

C'est une prise de conscience salutaire à plus d'un titre : l'économique au service du culturel. En fait, il y a eu par le passé un précédent : BATAM avait, il y a une petite quinzaine d'années de là, parrainé une vedette tunisienne, Saber Rebaï. L'idée était de faire en sorte que l'artiste n'ait pas à se préoccuper de son quotidien au point de sacrifier son temps et son art, donc de le soutenir financièrement pour l'amener à se consacrer entièrement à son activité principale. Le mérite d'une telle entreprise réside en ceci que la culture n'est plus perçue comme une simple sérénade, mais aussi un produit également économique et pouvant générer des rentrées en devises, sans perdre de vue que c'est l'image du pays qu'il fait miroiter à l'étranger.

Pour des raisons que tout le monde sait, BATAM a retiré son épingle du jeu, sans que, pour autant, Saber n'ait eu à en pâtir puisqu'il est devenu la grande coqueluche du monde arabe. Mais avec l'expérience BATAM, un grand espoir était né, celui de voir les entreprises économiques privées s'intéresser davantage à la culture du pays, sinon pour sa rentabilité, du moins pour cette image qui, à l'étranger, colporte en son sein l'histoire, la civilisation et toute une culture d'un pays résolument tourné vers la paix, l'ouverture et la tolérance. Hélas !, BATAM n'a pas fait des émules, l'entreprise privée étant restée toujours sceptique et carrément indifférente.

La consolation est arrivée avec le FAMEX (Fonds d'accès aux marchés d'exportation) qui a déjà soutenu deux ou trois cinéastes tunisiens. En 2006, il a jeté son dévolu sur un jeune artiste musicien, le très talentueux Riadh Fehri, pour lequel il intervient dans le financement de toute sa logistique (CD, DVD, sites Web, brochures, voyages, etc.). C'est un investissement qui peut sembler à fonds perdus, mais dont, au fond, les retombées profiteront à la culture du pays.

Pourquoi Riadh Fehri ?

Le choix de Riadh Fehri, parmi des centaines de musiciens tunisiens, n'est pas fortuit. C'est même un cas visiblement bien étudié dans toutes ses coutures. L'homme, environ une quarantaine d'années, s'est fait fort, muni de son luth, de sillonner le monde et de se produire sur les scènes les plus prestigieuses du monde (Paris, Rome, Madrid, New York, Washington, Carthage…). Il doit tout ce prestige, non pas à son jeu de luthiste doué et professionnel, mais surtout à ses compositions. Ce que l'on peut remarquer dans sa musique, succulente au demeurant, c'est qu'elle est un brassage harmonieux et mélodieux de diverses cultures (africaine, tunisienne, andalouse, arabe, occidentale…).

Au fait, il y a toujours eu en Tunisie un débat régulièrement objet à discussions parfois houleuses : faut-il que la musique tunisienne soit jalousement développée et respectée au nom de l'exception culturelle, ou bien doit-elle s'ouvrir sur l'Autre au risque de s'y fondre et se confondre ?... Une telle vision des choses, comme l'a exprimé à juste titre le Chef de l'Etat dans l'un de ses discours, menace la culture tunisienne d'être renfermée sur elle-même, et donc, au bout du compte, d'être fatalement exclue par l'Autre. Le point fort chez Riadh Fehri est d'avoir fait en sorte que sa musique ne soit ni bâtarde ni une négation de soi, mais une présence tunisienne fortement marquée par les modes et les intonations, tout en étant en symbiose parfaite avec les autres genres, si occidentaux soient-ils. Riadh n'a pas peur de la mondialisation, car il a su lui ôter sa propension à l'uniformisation culturelle. Mieux : dans son orchestre cosmopolite, il donne à chaque musicien cette latitude de pouvoir jouer selon sa propre inspiration, sa propre tendance, sa propre identité pour tout dire. Le résultat est un mariage culturel où se trouvent réunis les sucs des musiques classique, orientale, tunisienne, flamenco, cubaine, jazz, etc.

De père tunisien et de mère grecque, Riadh s'est retrouvé très jeune en Italie où il a obtenu son premier diplôme de musique occidentale. Il revient au bout de quelques années à Tunis pour emporter haut la main (les doigts, surtout) un diplôme de musique arabe sous la baguette des professeurs Salah Mehdi, Rachid Sellami, Zouhair Belhani et d'autres encore. Auparavant, à l'âge de 16 ans en cette année 1981, il s'était déjà fait remarquer par sa première apparition en public sur la scène du Théâtre municipal. Une deuxième apparition, en 1994, le confirmera auprès du public lors d'un concert avec l'orchestre symphonique de l'Opéra de Rome et en substance duquel il a composé un chant dans le même ordre interprété par Lotfi Bouchneq.

Il faut dire que c'est son séjour prolongé en Italie qui lui a donné, encore jeune, cette chance de côtoyer les grands orchestres de ce pays qui, à son tour (l'Italie), l'a adopté lui et son luth. Depuis, sa réputation à l'étranger n'était plus à démontrer. En 2006, il s'était produit en compagnie de l'orchestre de l'Opéra de Vienne au Festival de Carthage sur un concert entièrement composé par ses soins. Il reviendra en 2007 avec l'orchestre symphonique sicilien avec une nouvelle production personnelle. Et le 6 septembre prochain, il se produira encore à Carthage, mais en dehors du Festival.

A son actif, deux CD : «Le minaret et la tour» sous la direction artistique du New Yorkais Thomas Rosenkranz, et «Kantara», une musique arabe teintée de musique américaine qui s'est voulue un hymne pour la paix monde arabe/monde américain, et qui a fait plusieurs fois le tour de Londres et des Etats-Unis. Depuis l'âge de 16 ans jusqu'à aujourd'hui, Riadh Fehri s'est carré une bonne centaine de fois sur les plus grandes scènes mondiales.

Mais Riadh est aussi un humaniste. Il y a quelques années de là, il a monté un projet unique dans son genre et dans le monde : dispenser au sein des établissements de rééducation des mineurs un enseignement musical à l'intention de ces tout jeunes tombés un jour dans la délinquance. Avec l'encouragement des autorités compétentes, Riadh et des collègues à lui vont travailler tant et si fort (initiation au solfège et aux instruments) que beaucoup ont fait éclater leurs dons au grand jour. Mieux : cette démarche a fait en sorte que la moyenne des récidivistes tombe à…3%. Qui doutera encore du fait que la musique ennoblit et adoucit les mœurs ?

Surtout, qui se demandera maintenant pourquoi le FAMEX a choisi Riadh Fehri ?


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