• Le premier mérite d'un tableau est d'être une fête pour l'œil, pensait Eugène Delacroix, célèbre peintre et lithographe français du XVIIIe siècle. Ce à quoi les artistes, à Caliga, s'y sont évertués en exprimant et en transmettant, à touches feutrées, la quintessence de la beauté éphémère de l'automne. «L'Automne au féminin» est le titre choisi par le collectif d'artistes, peintres qui a choisi depuis le vendredi 3 décembre, l'espace pictural Caliga, pour une exposition qui a le mérite de saluer avec les couleurs le déclin d'une saison, l'automne, et de célèbrer l'avènement d'une autre, l'hiver, une saison propice aux réunions picturales et mondaines. Six artistes qui ont le don de nous faire aimer la vie et de nous montrer combien elle peut être belle en dépit de l'austérité d'une saison marquée par l'absence de tout ornement et de toute fantaisie. Une peinture qui confère à cette saison que nous nous apprêtons à laisser derrière nous dans deux semaines, une certaine rigueur glaciale qui convient parfaitement au dépouillement des arbres de leur feuillage. L'ascendant du maître Conduit par le peintre Ahmed Souabni, le groupe compte d'excellents artistes qui ont la particularité de nous faire voir le monde avec un regard différent, celui de nous faire admettre que les couleurs constituent la richesse fondamentale d'une nature qui conduit les hommes au plein épanouissement et au sentiment de plénitude que seuls de rares initiés sont capables de percevoir et ressentir. Aux côtés de Ahmed Souabni, l'animateur et meneur du groupe, le quintet pictural est formé de Jamila Ben Abdallah, Nissaf Hassani, Olfa Omhani, Arelle Artois Zghal et Nadia Zouari. Seul élément mâle au sein de ce harem, on reconnaît chez certaines la touche d'Ahmed Souabni, notamment chez Olfa Omhani, une artiste qui ne cache pas l'ascendant et l'influence exercés par le «maître» qui lui enseigna les premiers rudiments et les bases du dessin. La fantaisie d'une touche Avec Nadia Zouari, sa peinture évolue entre le figuratif et l'abstrait. Présente avec deux toiles intitulées «Effusion», elle a tenté de réprimer cette même effusion de sang en peignant de rouge, couleur de sang, toute la surface de la toile. Un rouge vif écarlate qui apporte à l'artiste un surplus d'audace qui irrigue le cœur d'une émotion trop difficile à contenir ou à supporter. Exact et régulier dans ses rendez-vous avec le public des galeries, Ahmed Souabni n'en finit pas de nous épater et de nous étonner avec ses nouvelles créations. Une pure merveille qui inspire le respect quand la grandeur de l'art se trouve conjuguée avec la beauté. Ses trois œuvres intitulées «Bouquet de fleurs», «Dans l'intimité du hammam» et «Coup de peigne» montrent qu'il continue d'aller de l'avant dans ses investigations et sa recherche de l'absolu, sauf que sa technique picturale ne s'est point modifiée. L'emploi d'une pâte à la fois consistante et fluide lui permet d'obtenir des effets de translucidité remarquables. La fusion délicate de tous et le jeu des touches et des taches offrent une gamme de teintes d'une grande souplesse et des émulsions acryliques resplendissantes. C'est précisément cette fantaisie qui le singularise et l'autorise à gambader, avec une certaine désinvolture, dans les champs de l'imaginaire et de la créativité. –––––––––––– • L'exposition de groupe «L'automne au féminin» se prolongera à la galerie Caliga jusqu'au 25 décembre