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Délires rabbiniques
Chronique du temps qui passe - Par Hmida Ben Romdhane
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 12 - 2010

Il y a des rabbins fous en Israël et on s'est habitué à leurs vociférations hystériques contre les Arabes en général et les Palestiniens en particulier. Le plus connu d'entre eux est Ovadia Yossef qui, à 90 ans, a toujours l'indécence de souhaiter qu'un «fléau s'abatte sur les Palestiniens et les fasse disparaître». Le chef spirituel du parti religieux extrémiste Shass a scandalisé même ses coreligionnaires ashkénazes en soutenant que «tous les Juifs tués durant l'holocauste étaient la réincarnation de pécheurs des générations passées.» Rappelons encore sa mégalomanie ethnocentriste qui lui a fait dire que «les non-Juifs n'existent que pour servir les Juifs».
Ces délires, qu'ils soient engendrés par la sénilité ou par le fanatisme le plus aveugle, ne sont pas le monopole d'Ovadia Yossef. Les rabbins qui épousent ses idées et qui lui sont fidèles se comptent par centaines en Israël. Le danger ne provient pas du fait que ces délires soient prononcés par ces rabbins, qui sont des fonctionnaires publics nommés par le ministère des Affaires religieuses, ni qu'ils trouvent des médias complaisants ou complices en Israël. Le danger provient plutôt du fait qu'ils trouvent les conditions favorables qui les transforment de simples délires, engendrant sarcasme et mépris, en pratiques sociales et juridiques, engendrant de graves conséquences pour les Arabes israéliens.
La dernière initiative des rabbins extrémistes israéliens est la signature par des centaines d'entre eux au début de cette semaine d'un manifeste appelant les Juifs à refuser de vendre ou de louer des biens immeubles (terrains, maisons, appartements) aux Arabes israéliens. «La Torah interdit de vendre à un étranger une maison ou un champ de la Terre d'Eretz Israël», écrivent les rabbins dans une lettre publique. «Quiconque vend ou loue un appartement dans un quartier où vivent des Juifs cause un grand tort à ses voisins, vu que le mode de vie (des non-Juifs) est différent de celui des Juifs».
«Si un Juif vend ou loue un bien immobilier à un non-Juif, ses voisins doivent couper tout contact avec lui et le mettre en quarantaine», insistent les rabbins dans leur manifeste. Le «contrevenant» doit même être «empêché d'entrer dans une synagogue ou de toucher à la Torah»…
Ce qu'il faut noter ici, c'est que ces rabbins constituent la base religieuse du parti extrémiste et ultra-orthodoxe Shass, qui dispose de 11 députés et de quelques ministères, dont celui de l'Intérieur et des Affaires religieuses. Et même si Netanyahu a, au moins publiquement, dénoncé l'initiative des rabbins, celle-ci n'aurait pas été conçue sans l'aval du parti séfarade et de ses cadres dirigeants, y compris Eli Yshai, chef du parti et ministre de l'Intérieur, et Yaakov Margi, ministre des Affaires religieuses.
Venant de la base active d'un tel parti, cette initiative, qui vise le un cinquième des habitants d'Israël, n'étonne vraiment personne. Elle n'est pas étonnante, mais grotesque.
L'écrasante majorité des activistes du Shass et des rabbins en question ne sont pas originaires du territoire qu'ils habitent. En tant que Juifs séfarades, eux ou leurs parents étaient nés et avaient vécu longtemps dans des pays arabes et musulmans avant d'émigrer. L'aspect grotesque de la chose est que ce sont ces émigrés qui refusent que des biens immeubles soient loués ou vendus aux habitants d'origine, c'est-à-dire les Arabes palestiniens qui vivent là de père en fils depuis des siècles.
La plupart des séfarades, dont font partie les rabbins racistes, n'ont connu Israël qu'après la guerre de 1967, à la suite de laquelle ils ont entrepris une émigration massive des pays arabes et musulmans vers leur nouvelle patrie.
Il est peut-être opportun de rappeler ici que les ancêtres des séfarades qui vivent aujourd'hui en Israël avaient bénéficié pendant des centaines d'années de la paix et la sécurité que leur assuraient les Arabes et les musulmans auprès de qui ils avaient trouvé refuge et hospitalité, alors que leurs coreligionnaires ashkénazes d'Europe étaient martyrisés, des siècles durant, par certains chefs de l'Eglise catholique et les régimes politiques violents.
Mais tout ça c'est de l'histoire qui n'intéresse pas les centaines de rabbins signataires. Ce qui les intéresse, c'est de priver le cinquième de la population israélienne du droit élémentaire d'acheter ou de louer des biens immeubles.
De nombreux intellectuels, universitaires et journalistes juifs ont protesté avec virulence contre «le racisme primaire» de ces rabbins séfarades. Mais leurs protestations se perdent dans la léthargie du public israélien dont la majorité est soit indifférente, soit elle soutient carrément les vues racistes des rabbins du Shass.
Par leur initiative raciste, les centaines de rabbins contribuent à la dégradation continue de l'image d'Israël et à son isolement croissant dans le monde. Et à ce niveau, leur initiative n'est pas pire que n'importe quelle action entreprise par le gouvernement, l'armée ou les organisations des colons. Il y a une sorte d'émulation entre toutes ces parties à qui ternit mieux l'image du pays et endommage plus ses intérêts.
Cela dit, il est pour le moins curieux que les représentants du Congrès juif mondial, reçus au Vatican vendredi dernier, expriment au Pape Benoît XVI leur «inquiétude face à la délégitimation d'Israël», l'exhortant à s'opposer à cette tendance. Mais avant de demander l'intervention du Pape, les gens du Congrès juif mondial se sont-ils demandés quelles forces sont derrière la «délégitimation» d'Israël ? Ce sont le gouvernement, l'armée et les colons de ce pays qui s'appliquent depuis des décennies à en faire un pays-paria, ternissant irrémédiablement son image et grignotant irrévocablement sa légitimité. Ce sont aussi tous ceux qui, de l'establishment américain à l'Aipac, en passant par le Congrès juif mondial, qui les soutiennent toujours inconditionnellement.


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