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Un rôle agissant pour la libération et l'égalité des chances «Le mouvement Jeunes Tunisiens et le rôle de la presse dans le mouvement de réforme national» — Conférence à Tunis
Les jeunes étudiants en Tunisie ou à l'étrangers ont contribué activement au processus de la réforme nationale et de la lutte pour l'égalité des chances entre Tunisiens et étrangers en faisant de grands sacrifices pour la libération de la patrie. Lors de la conférence sur "Le Mouvement jeunes Tunisiens et le rôle de la presse dans le mouvement de réforme national" qui a eu lieu hier à la Cité des sciences, des communications ont traité du rôle joué par les jeunes pour imposer les réformes au cours de la période coloniale. Selon Dr Mouldi Bchir, de l'Institut de presse et des sciences de l'information (Ipsi), dont la communication s'intitule "Du journal Erraed tunisien au mouvement de la jeunesse tunisienne et le rôle de la presse dans le mouvement réformateur", Mohamed Snoussi a été l'un des intellectuels favorables au renouveau. Il a créé un nouveau style de rédaction. Le journal Erraed a d'ailleurs appelé à donner la place nécessaire aux langues étrangères tout en préservant les principes arabo-musulmans. Le même journal a formulé plusieurs autres demandes dont l'importance de dynamiser la vie économique. C'était en quelque sorte la voix du réformateur Kheireddine. Après quelques années, le journal Al Hadhira a fait son apparition dans un nouveau contexte politique sous la colonisation française. Ce journal a prôné des réformes au moment où les hauts postes de décisions dans les ministères et même les autres catégories professionnelles étaient occupés, en majorité, par les Français. Face à cette situation, des étudiants tunisiens, une vingtaine, ont décidé de faire des études à l'étranger, en France ou en Algérie. De leur côté, les journaux locaux (dont El Hadhira en arabe et Le Tunisien en français) ont revendiqué des réformes à tous les niveaux. Plusieurs intellectuels (dont certains zeïtouniens) comme Béchir Sfar, Mohamed Hchaïchi et Belkhoja, étaient les rédacteurs réguliers. Les articles publiés par certains journaux français ont même été critiqués et des réponses aux allégations ont été publiées sur les colonnes des journaux tunisiens. Parmi les demandes exigées par le journal El Hadhira, la nécessité de respecter les préceptes de l'Islam par la communauté française, dynamiser l'industrie tunisienne, renforcer les sciences et la liberté, maintenir les Tunisiens dans leurs terres agricoles et créer des mutuelles agricoles. L'enseignement zeïtounien a eu un impact important sur le mouvement des réformes. La naissance de l'Association khaldounienne a permis d'enseigner l'histoire, la géographie, la physiologie et la chimie… Les étudiants de la Zitouna ont pris part à ces cours pour améliorer leurs connaissances. Demande de généralisation de l'enseignement Grâce au mouvement de la jeunesse (qui compte aussi les étudiants tunisiens à l'étranger), une opinion publique tunisienne a fait son apparition pour approuver les réformes réclamées aux autorités coloniales. L'une des demandes concerne l'égalité entre Tunisiens et colons à tous les niveaux, y compris dans les postes administratifs, les salaires, les primes…. Selon les réformateurs, les décisions qui concernent l'avenir du pays doivent être prises par un Conseil élu. Ils ont été favorables à la réforme et à la généralisation de l'enseignement, à l'amélioration de la situation des agriculteurs, à la séparation entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Cependant, la question de l'indépendance n'a pas été soulevée. Les étudiants sont même mis en grève pour amener les autorités coloniales à satisfaire leurs exigences. Le mouvement de la jeunesse a pris part à plusieurs manifestations qui entrent dans le cadre de la lutte pour la libération nationale. Dr Mohamed Kahlaoui, professeur de civilisation à l'Université de la Zitouna, a parlé, de son côté, du "rôle de la jeunesse dans le mouvement de la modernisation en Tunisie". Il a rappelé l'action d'envergure menée par les jeunes pour effectuer les réformes dans tous les domaines. Ces militants étaient âgés entre 30 et 40 ans. L'orateur a cité Abou El Kacem Chebbi, qui a milité par ses écrits et sa pensée, Mohamed Ali Hammi, membre fondateur du premier noyau de la centrale syndicale, Tahar Haddad, qui a milité depuis sa prime jeunesse pour la liberté de la femme. Il a cité aussi Mohamed Bachrouch qui a fondé avec Mahmoud Messaâdi la revue El Mabaheth, ainsi qu'Ali Douagi qui a écrit plusieurs textes prônant la liberté, sans oublier l'homme de théâtre Ali Ben Ayed. Toutes ces sommités tunisiennes ont accompli une grande partie de leur œuvre alors qu'ils étaient encore jeunes. Ils ont tous été pour la liberté de la Tunisie. Des militants, comme Thaâlbi, ont misé sur les jeunes pour mener leur mouvement de libération.