BAGDAD (Reuters) — L'ancien Premier ministre Iyad Allaoui, dont le bloc interconfessionnel Irakia a obtenu le plus grand nombre de sièges aux législatives du 7 mars, a réaffirmé hier qu'il participerait au nouveau gouvernement formé par le Premier ministre Nouri Al-Maliki. La décision d'Allaoui, prise après plusieurs semaines de tergiversations, lève un obstacle potentiel dans les négociations âpres et longues entre les blocs chiites, sunnite et kurde pour mettre sur pied une nouvelle coalition de gouvernement. Elle pourrait contribuer à éviter un nouveau bain de sang en Irak, d'où les troupes américaines doivent se retirer totalement d'ici la fin 2011. Allaoui souhaitait initialement ravir le poste de Premier ministre à Al-Maliki, son bloc Irakia ayant obtenu 91 sièges dans la nouvelle assemblée. Il avait averti que toute tentative pour marginaliser son bloc risquait de relancer une insurrection affaiblie, mais encore en mesure de porter des coups mortels. Washington tout comme les pays sunnites arabes voisins de l'Irak ont à cœur de voir le bloc d'Allaoui représenté au gouvernement. Allaoui a indiqué qu'il accepterait le poste de dirigeant d'un Conseil national de politique stratégique, à créer et aux contours encore mal définis, qui lui a été proposé dans le cadre de l'accord de partage du pouvoir signé le 10 novembre par les communautés chiite, kurde et sunnite après huit mois de blocage politique. "Nous accepterons la direction de ce conseil, sur la base des accords qui ont été signés par moi-même, par M. (le président du gouvernement autonome kurde irakien, Massoud) Barzani et par M. Maliki", a dit Allaoui lors d'une conférence de presse. "La chose est entendue. Mais s'il y a quelque changement que ce soit aux accords sur le pouvoir, alors tout changera", a-t-il fait remarquer. Le lendemain de la signature de l'accord, Allaoui avait quitté le Parlement avec certains membres du bloc Irakia en affirmant que l'accord n'était pas respecté. Allaoui avait annoncé ensuite qu'il ne participerait pas au gouvernement. L'accord du 10 novembre a permis à Al-Maliki de se préparer à un second mandat, reconduit le Kurde Jalal Talabani à la présidence irakienne et placé le sunnite Oussama Noudjaifi à la présidence du Parlement.