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Il fait plus froid parce qu'il fait plus chaud
Chronique du temps qui passe - Par Hmida Ben Romdhane
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 12 - 2010

La nature de la relation entre la neige et les habitants de l'hémisphère Nord est en train de changer radicalement. Il n'y a pas longtemps, cette relation était conviviale et même chaleureuse si l'on peut dire. L'apparition de la neige annonçait les vacances d'hiver, provoquait la joie des enfants face aux bonhommes de neige que les grands érigeaient pour eux, étalait à l'infini le manteau blanc dont se recouvrait la terre et que l'on admirait à travers les vitres du salon douillet.
Cet hiver, la neige est devenue synonyme de cauchemar. Au lieu d'annoncer les vacances d'hiver comme d'habitude, elle les a fortement perturbées, obligeant des centaines de milliers de personnes à passer plusieurs nuits d'affilée dans les aéroports et les gares. Avions cloués au sol, trains immobilisés, automobilistes piégés dans des autoroutes impraticables, la couche de neige inhabituellement épaisse a déréglé entièrement le système de transport, et donc la vie de millions d'Européens en pleines vacances de Noël.
Les perturbations se sont étendues à ceux qui n'ont pas de rapport direct avec la neige. Un peu plus au sud, de Tunis à Dakar, de Rio à Mexico, de Kuala Lumpur à Singapour, des centaines de milliers de voyageurs ont vu leurs vols retardés ou annulés et leurs programmes fortement perturbés par cette neige qui tombait à des milliers de kilomètres de chez eux.
Du moins en ce qui concerne les voyages en avion, leur forte perturbation n'est pas une fatalité au-dessus des forces humaines. L'exemple d'Anchorage, la capitale de l'Alaska, le prouve. Recouvert de neige au moins six mois par an, l'aéroport d'Anchorage, passage obligé de tous les avions qui empruntent «la route polaire», n'a jamais fermé ni annulé de vols. C'est que cet aéroport s'est équipé du matériel approprié, adapté aux dures conditions climatiques de l'Alaska, l'un des cinquante Etats américains coincé entre le nord de l'océan Pacifique et le sud de l'océan Arctique. Ceux qui ont atterri une fois à Anchorage ont dû se rendre compte que les «snowplows» (véhicules chasse-neige) font partie du paysage et que le stock le plus important et le plus précieux est celui des produits de dégivrage des avions, le fameux glycol.
Si l'on en croit les scientifiques, les milliers de personnes qui étaient forcées de passer les fêtes de Noël sur un fauteuil dans les aéroports de Roissy et de Heathrow à attendre un hypothétique avion, sont les victimes du changement climatique. Selon eux, s'il y a eu tant de neige en Europe en ce mois de décembre, c'est parce qu'il fait plus froid, et cela s'explique par… le réchauffement climatique. En somme, si l'on veut être fidèle aux conclusions de ces scientifiques et les résumer en une phrase, on ne peut le faire qu'en recourant à un paradoxe : il fait plus froid parce qu'il fait plus chaud.
En fait, cette relation de cause à effet établie entre le chaud et le froid est loin d'être absurde. Pour mieux comprendre ce phénomène, revenons huit cent mille ans en arrière. Des bulles d'air emprisonnées depuis cette éternité dans la glace de l'océan Arctique ont été minutieusement analysées. D'après ces analyses, l'atmosphère d'il y a huit cent mille ans contenait entre 200 et 300 parts de dioxyde de carbone par million. En d'autres termes, dans chaque million de litres d'air, il y avait 200 à 300 litres de ce gaz à effet de serre.
Les premières mesures dans notre atmosphère ont été effectuées par le scientifique américain Charles David Keeling dans les années 1950. Il avait trouvé alors 310 litres de dioxyde de carbone par million de litres d'air. En 2005, cette part était de 380 litres par million et, au rythme où va la pollution, on aura avant la fin de ce siècle 560 litres de dioxyde de carbone par million de litres d'air. On constatera que l'augmentation du dioxyde de carbone dans l'atmosphère était plus importante au cours du dernier siècle qu'au cours du dernier million d'années, ce qui n'est guère étonnant dans un monde où la civilisation est basée essentiellement sur la combustion des énergies fossiles.
En dépit de sa part infime par rapport au volume de l'air, le dioxyde de carbone, en atteignant un certain seuil, devient suffisamment puissant pour engendrer un effet de serre qui fait monter la température sur terre. Il se transforme en une sorte de couverture à sens unique qui laisse pénétrer la chaleur du soleil et la piège en l'empêchant de repartir dans l'espace, ce qui se faisait naturellement avant grâce à l'effet réfléchissant des océans.
C'est ce phénomène d'effet de serre qui est en train de provoquer la fonte des glaces de l'océan Arctique. En devenant liquide, nous expliquent les scientifiques dans une étude effectuée en 2009, l'eau de l'Arctique atteint O° C, «une température très élevée par rapport aux très basses températures de l'air au-dessus de l'océan». La rencontre entre «la chaleur» émise par l'eau de l'Arctique et l'air extrêmement froid provoque une haute pression entourée de vents glaciaux qui tournent dans le sens des aiguilles d'une montre, englobant l'Europe du Nord dans leurs mouvements circulaires.
Les hivers «normaux» dont on jouissait avant nous étaient donc offerts par la calotte glacière qui recouvrait l'océan Arctique et jouait le rôle de couvercle, empêchant la «chaleur» de l'eau de monter dans l'atmosphère et de provoquer les hautes pressions désastreuses.
Et que faisons-nous face à de tels dangers existentiels ? On se rencontre, on bavarde à Kyoto et à Cancun, on jure nos grands dieux qu'on va tout faire pour diminuer les émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, on prend des décisions qu'on consigne noir sur blanc, mais dont l'encre s'évapore…comme la glace de l'Arctique.


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