«Cette année, la grippe saisonnière a commencé assez tard dans les pays de la rive nord de la Méditerranée. Ce retard se répercute également sur la saison de la grippe dans notre pays», indique le Dr Kamel Hili, sous-directeur au ministère de la Santé publique. Avec la vague de froid, certains se trouvent d'un coup mal au point. La chute brusque de la température constitue l'un des facteurs favorables à la prolifération des virus grippaux. Il est parfaitement évident, de ce fait, que le nombre de Tunisiens sont en proie à la fébrilité, aux courbatures et aux maux de tête symptomatiques de la grippe. La prévention contre la propagation des virus grippaux se fait sur deux fronts: officiel et individuel. En ce qui concerne les actions officielles, elles sont essentiellement réalisées par la Direction des soins et de la santé de base (Dssb). Cette institution, relevant du ministère de la Santé publique a déjà de l'expérience en matière de prévention, notamment à travers la lutte contre la prolifération, l'année précédente, du virus A (H1-N1). Pour anticiper ainsi l'épidémie pouvant émerger sur notre territoire, la Dssb s'applique au suivi de la situation dans les pays riverains. «Le suivi consiste en la consultation régulière des sites officiels de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que des sites des ministères et agences internationaux. Cette année, la grippe saisonnière a commencé assez tard dans les pays de la rive nord de la Méditerranée, tels que la France et l'Italie. Ce retard se répercute également sur la saison de la grippe dans notre pays», indique le Dr Kamel Hili, sous-directeur à la Dssb au ministère de la Santé publique. Suivi clinique et bactériologique La surveillance de la A (H1-N1), à l'échelle nationale et régionale, est effectuée dans les centres de soins et de la santé de base. Elle consiste en le recensement des états grippaux et des cas d'infections respiratoires aiguës. Ce recensement permet à la partie concernée d'évaluer la progression de la grippe saisonnière. En cas d'augmentation significative de cas de grippes, les centres peuvent faire des prélèvements sur les patients, et ce, afin de typer les virus. «Actuellement, nous pouvons admettre que la saison de la grippe a bel et bien commencé. Mais la situation est loin d'atteindre le stade épidémique, du moment dans cette période. Ce constat est valable même pour les pays de l'Europe. Aussi, des mesures draconiennes de précautions ne sont-elles pas nécessaires», ajoute le responsable. Par ailleurs, et outre le suivi régulier de la situation, le vaccin dit « trivalent» est disponible pour les personnes à risques et pour tout individu voulant s'immuniser contre les virus grippaux. Le responsable recommande ce vaccin surtout pour les personnes à risques, telles que les personnes âgées, celles qui souffrent de maladies chroniques, notamment la bronchite chronique et dont une grippe est susceptible d'aggraver leur état de santé. Le vaccin antigrippe est constitué de trois souches qui ont circulé l'année dernière, dont le A (H1-N1). C'est d'après la situation épidémiologique tant à l'échelle mondiale que celle nationale que l'OMS recommande le recours audit vaccin. «Ce vaccin peut être administré pour toute personne en guise de prévention contre toute forme de grippe. Il peut être effectué chez les femmes enceintes en cas de nécessité et chez les enfants dont l'âge excède les six mois», renchérit le Dr Hili. Par ailleurs, et pour ce qui est des précautions à prendre d'une manière individuelle, elles consistent essentiellement en le respect des règles d'hygiène servant à éviter la transmission du virus grippal. Il s'agit, en effet, de veiller au respect de l'hygiène des mains, en les lavant plusieurs fois et en utilisant couramment les solutions hydro-alcooliques pour tuer les microbes. Il est recommandé, également, d'éviter le contact tactile, d'user d'un mouchoir jetable et de veiller à ne pas transmettre le virus en cas de maladie. Atteint par le virus, le malade devrait s'isoler afin d'atténuer au maximum le risque de transmission et, par conséquent, de propagation du virus. « Il est important à noter que ces précautions, qui devraient être adoptées comme des réflexes, ont prouvé leur efficacité préventive surtout en début de grippe», fait remarquer le responsable.