• Les séances de 4 et 5 heures par jour vont être amputées de 30 minutes «La Tunisie, c'est mon pays. Je l'aime pour toute la vie. Elle est dans mon cœur tout petit. A son respect, je dis oui. Non à celui qui détruit. 1, 2, 3 et c'est parti. Pour sauvegarder ma patrie», c'est par ce poème, récité par les élèves d'une classe de 6e année de l'école primaire de la rue de Russie que quelques enseignants ont bravé, hier, l'appel à la grève de la branche syndicale de l'enseignement de base et secondaire de l'Ugtt. En revanche, du côté du lycée de la rue de Russie, seulement deux classes terminales étaient au rendez-vous pour les séances de la matinée. Le lycée de la rue de Russie, à l'image des établissements de l'enseignement secondaire a ouvert ses portes aux élèves des classes terminales. Malgré un nombre limité de lycéens (seulement deux classes ont assisté aux cours), les professeurs étaient présents pour assurer leur devoir. M. Ali Bchatnia,directeur du lycée de la rue de Russie, nous a déclaré : «Comme l'a bien mentionné la circulaire du ministère de l'Eduction, uniquement les élèves des classes terminales étaient appelés à reprendre les cours aujourd'hui. La rentrée dans notre lycée s'est déroulée dans le calme. Tout a commencé par une minute de silence à la mémoire de nos martyrs en présence de tous les enseignants grévistes ou non grévistes. Ensuite, comme d'habitude, on a procédé à la levée de notre drapeau accompagné par l'hymne national. Puis les élèves et les professeurs ont engagé dans leur salle un débat sur des sujets comme la nécessité d'achever le programme scolaire et éviter une année blanche, Le tout s'est déroulé dans une ambiance sereine. Il reste à signaler que la plupart des professeurs ont manifesté leur engagement pour boucler le programme des classes terminales dans les délais». Mehdi Hannachi (18 ans, 4e année sciences) affirme : «Certes, ils est nécessaire de reprendre les cours, mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas de la sympathie pour les professeurs grévistes». Marwen Abderrahim (18 ans, 4e année sciences) se veut réaliste : «Il ne faut pas oublier qu'on a un examen en point de mire. De plus, le temps nous est compté. On est dans une course contre la montre car il faut achever le programme dans les délais. C'est de notre devoir de reprendre les cours». A noter que selon la circulaire du ministère de l'Education, l'horaire appliqué durant le mois du Ramadan sera appliqué dans les établissements de l'enseignement secondaire (collèges et lycées) jusqu'à la fin du couvre-feu, c'est-à-dire une réduction de 15 minutes pour chaque heure de cours. Ainsi pour ceux qui, d'habitude, quittent leur lycée à 18h00, avec cet horaire, ce sera à 15h40. D'autre part, entre chaque séance, l'élève bénéficie d'une pause de 5 minutes et deux récréations par jour de 10 minutes. Pas loin du lycée, deux enseignantes avec une poignée d'élèves ont été remarqué à l'école primaire de la rue de Russie. M. Youssef Salouage, directeur de l'école, fait le point : «Depuis 6h00, notre école est prise d'assaut par des parents inquiets et n'arrivant pas à comprendre les motifs de la grève des enseignants. Certains enseignants n'ont pas adhéré à l'appel de la grève à l'image de Mme Samira Zaïer, Mme Khadouja Laâmiri, Mme Naïma Ben Salem, Mme Fatma Ben Alaya et Mme Naïma Rhaiem. Il faut savoir que notre école compte aussi 56 élèves inscrits au programme d'intégration scolaire des enfants porteurs de handicap. Ils assistent aux cours avec leurs camarades valides de 8h00 à 12h00. Enfin, j'aurais préféré que le ministère de l'Education ait communiqué les nouveaux horaires aux médias avant la reprise des cours». Un devoir Mme Fatma Ben Alaya, l'une des enseignante qui a assuré son cours, hier, à l'école primaire de la rue de Russie, ajoute : « C'est de mon devoir d'être présente aujourd'hui. Je pense qu'il faut donner l'exemple pour reconstruire notre pays et le remettre sur pied et redonner la confiance aux enfants. En plus, après les derniers événements, chacun de nous doit jouer un rôle positif». Une autre enseignante, Mme Naïma Rhaïem, est aussi pour la reprise des cours : «Honnêtement, je ne suis pas convaincue de cette grève. Tout simplement, une grève doit porter sur des revendications sociales . Ce n'est pas le cas cette fois. Je n'accepte pas que ces enfants soient des victimes des politiques. Certaines personnalités veulent surfer sur la vague des contestations aux dépens de nos enfants». De son côté, Meriem Hasnaoui (11 ans, élève en 6e année primaire) est lucide: «Je pense que nous devons aller vers l'avant. J'invite tous les élèves à ne pas avoir peur. Je suis fier d'avoir repris le chemin de l'école. On doit étudier pour ne pas rester ignorants et surtout ne pas perdre une année scolaire de notre vie. Dieu est avec nous et on n'a rien à craindre», précise de son côté Mortadha Zouaghi (11 ans, 6e année primaire). Enfin, toujours selon M. Salouage, et concernant les horaires dans les écoles primaires, les élèves des classes préparatoires et de la première et deuxième années, les séances de 4 et 5 heures par jour vont être amputées de 30 minutes. Par exemple, pour les séances de 4 heures, de 8h00 à 12h00, le nouvel horaire sera de 8h00 à 11h30 avec une récréation de 15 minutes. Et pour les séances de 5 heures, les élèves étudieront uniquement 4 heures avec toujours une récréation de 15 minutes. Pour les élèves de la 3e jusqu'à la 6e année primaire, ils auront la même règle pour les séances de 4 heures et 5 heures que celles des autres niveaux, sauf pour les séances de 2 heures qui seront amputées de 15 minutes.