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On ne vend pas un symbole
Une brouette, un «collectionneur» et l'art conceptuel
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 01 - 2011


Par Hamma HANACHI
Dans la foulée des événements en Tunisie qui captent les yeux du monde, un riche acheteur d'un pays du Golfe s'est proposé d'acheter la brouette du héros Bouazizi au prix de 10.000 euros (plus de 18 mille dinars). Le frère de ce dernier a refusé net, on ne vend pas un symbole. L'acheteur est-il un fin collectionneur d'art d'avant-garde ? Un fervent admirateur, désintéressé du jeune qui a fait de son acte d'immolation un volcan à l'échelle cosmique ? Cette offre drôle et pathétique nous interpelle. S'agit-il d'une spéculation artistique ? Mécénat ? Effet de promotion d'une image personnelle ?
Le monde de l'art est prêt à tout depuis qu'au début du XXe siècle, Marcel Duchamp, le père du modernisme, l'a déclaré mort avec son urinoir, son miroir, ses ready made, son Grand Verre, son Rose Sélavi et ses propositions théoriques, mais l'art ne cesse de renaître et de mourir au gré des époques. Parmi les avatars de l'art moderne, on découvre la fin de l'expérimentation des techniques, plus de toiles, plus de peintures, plus d'images, laissant place au concept, d'où le courant d'art conceptuel qui porte un message apparent : l'impasse de la peinture comme sujet, ce qui, pendant les années de braise des années soixante, a généré des centaines d'artistes novateurs, les uns vendant de l'air dans des boîtes, les autres, des vieux vêtements ou du sable, tout geste, tout acte trouvait théoriciens et acheteurs. L'art est mort, tel est le message des dizaines de sous-courants conceptuels, moderne, postmoderne, contemporain classique, contemporain moderne, land art, street art, body art, happening… On n'en finit pas de citer les courants. Pour abréger, disons que de nos jours, il existe peu d'artistes modernes qui pratiquent un art sans message apparent, on a décrété que le regardeur (le critique, le spectateur) fait œuvre d'art, on vend par conséquent tout, on achète tout et n'importe quoi. Notre amateur avait-il estimé la brouette de Bouazizi comme une œuvre d'art? On est bien tenté de le croire; auquel cas, 10.000 euros, c'est pas cher payé Monsieur ! L'étal et le reste est déjà vendu sans cote, il appartient à l'Histoire. Nous admirerons la brouette de Bouazizi tout comme René Char a admiré un tableau du peintre du XVIIe siècle: «Georges de La Tour sait que la brouette des maudits est partout en chemin avec son rusé contenu», disait le poète. Les responsables culturels dans le gouvernement actuel devraient protéger les biens nationaux, matériels et immatériels, parmi lesquels ceux de Bouazizi. On n'est pas vendeur Monsieur, mais on pourrait devenir acheteur : les responsables cités seraient inspirés de chercher des idées pour mieux faire connaître au monde le sens divin du geste embrasé et enflammant du vendeur de fruits et légumes. L'une, parmi mille autres, est d'acheter une étoile (des particuliers l'on fait), une jeune étoile contre l'oubli, baptisée du nom de Bouazizi, ce qui nous invitera à lever la tête, à scruter parfois le ciel et déchiffrer les messages.


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