« J'ai brisé l'anneau de l'horizon, je suis sorti du cercle des choses ». Suivant cette pensée de Kazimir Malévitch, Nebiha Felah se lance dans le vertige d'un hors-champ conceptuel, ses œuvres sont des haltes visuelles essayant d'atteindre une vérité au moment de la création. Sa palette passe du jaune au rouge, du rouge au bleu, du bleu au noir en laissant libre la tache blanche et grise. « Il est bon d'étonner, mais il faut étonner justement »… Pour « engager le regardeur », la plasticienne mise sur l'interchangeabilité des images, obtenant ainsi des peintures réversibles comme le pensait Marcel Duchamp.
« Même si elle est habituellement classée dans l'abstraction froide, sa peinture, par sa sensualité, est plus spirituelle que formaliste » ; ainsi parlait la critique d'Aurélie Nemours, qui pourrait être le miroir de Nebiha Felah. Si l'on cherche une explication à son intitulée « abs'at'traction », nous pouvons affirmer qu'il y a du spirituel voire amusant dans l'attrait de son abstrait, qui parle au cœur et à l'esprit. L'exposition a lieu jusqu'au 30 mai 2012 à la galerie d'art et d'essai, le Damier.