La réunion du conseil national de l'Utica, prévue pour hier, a été suspendue. La vague de protestations et le chaos qui s'en est suivi ont contraint M Hammadi Ben Sedrine, « coordinateur général » de l'Utica, de lever la séance organisée à huis clos au siège de l'Utica et la reporter à une date ultérieure. En effet, la grande salle de l'Utica qui s'apprêtait à recevoir 250 hommes d'affaires n'a pas pu accueillir l'affluence, sans précédent, des chefs d'entreprises. L'un des employés de l'Utica nous a confié que le nombre a dépassé 600 personnes. Certains ne sont pas familiers des lieux, mais semblaient déterminés. C'est ainsi qu'on apprend qu'ils ont lancé une pétition contre le bureau exécutif de l'Utica. Ils estiment que toutes les structures actuelles de l'Utica sont démunies de toute crédibilité et que les responsables ont été sélectionnés conformément à des critères étrangers à l'action patronale. Un homme d'affaires a expliqué «il faut d'abord dissoudre le bureau exécutif actuel et écarter tous ses membres ainsi que leurs fidèles de toutes structures transitoires. C'est une urgence pour retrouver la confiance des hommes d'affaires en l'organisation qui est censée les représenter. Sans compter que l'Utica risque d'être un tremplin pour accéder à l'un des comités indépendants prévus par le gouvernement de transition, à savoir la commission supérieure de réforme politique, la commission d'enquête sur la corruption, et la commission d'établissement des faits». Transparence oblige, un comité indépendant devra, dans ces conditions, être chargé du renouvellement intégral des structures professionnelles et l'organisation du congrès national, avec une réflexion sur la préparation d'un projet de refonte des statuts et du règlement intérieur. Sur cette même voie de réforme, on apprend aussi que de profonds changements ont touché les membres des structures régionales, par le remplacement des représentants par d'anciennes figures, faisant l'unanimité des chefs d'entreprise. «En aucun cas on n'accepte d'être représentés par des gens étrangers au domaine et dont plusieurs ont falsifié leurs dossiers de candidature. Des représentants qui ne disposent pas de patentes, de cartes professionnelles, non inscrits au registre de commerce, ne peuvent pas refléter les besoins et les attentes des professionnels», a ajouté le chef d'entreprise. Les prochains jours de la centrale patronale s'annoncent très animés. Les changements sont prévisibles, voire imminents.