Loin de tout favoritisme et de la politique des deux poids deux mesures, les jeunes de Sfax doivent avoir accès aux mêmes installations sportives que certains privilégiés… Les sportifs, à l'instar de l'ensemble des citoyens, étaient beaucoup plus préoccupés ces dernières semaines à faire de la révolution contre le despotisme, la fatalité et l'asservissement un revirement extraordinaire de l'histoire de notre pays. C'est là un fait à ne point sousestimer et qui témoigne de la communion totale entre toutes les composantes de la société. Maintenant que les objectifs visés sont en grande partie réalisés, place au travail pour construire le pays, loin de l'anarchie et du désordre. Le paysage sportif n'est pas mieux loti avec, notamment cette mascarade de compétitions où seuls les plus «nantis» ont eu droit aux honneurs. A titre d'exemple, les infrastructures existantes à Sfax datent de l'ère du colonialisme en allusion au stade «Ceccaldi» rebaptisé stade Ameur Gargouri après l'Indépendance, et qui n'a connu durant des décades aucune rénovation, obligeant ses locataires, en l'occurrence les Railwaymen, à chercher refuge ailleurs, plus précisément aux localités d'Al Aïn ou «Al Habib»…! Le CSS est certainement plus chanceux pour avoir encore à sa disposition le stade municipal, dénommé après l'Indépendance stade «Taïeb M'hiri». En fait, cette arène sportive date précisément de 1937 sous l'appellation de stade Henri Corder en hommage à un vice-président de la municipalité de l'époque pour les services rendus aux sports dans la région. Elle a connu certes quelques liftings à l'occasion de la Coupe du monde junior organisée en Tunisie en 1977 comme l'implantation du gazon ou encore l'agrandissement des gradins. Mais depuis, c'est le statu quo, ce qui n'est plus en rapport avec la dimension et le rayonnement de ce club ni du sport dans la région. On a certes tenté de «spolier» ou du moins faire taire les voix qui réclamaient une infrastructure digne de la capitale du Sud tunisien par l'annonce d'un projet «présidentiel» pour la création d'une cité sportive. Cela remonte à plus de trois ans déjà. Mais rien de concret n'a été jusque-là observé. C'est plutôt de la poudre aux yeux, comme certains le croient. Maintenant que le temps du culte de la personne et le mythe de l'homme providentiel sont définitivement révolus, l'antidopage est de vigueur… Sfax tout comme les autres régions, grandement offusquées par la politique de l'ancien régime, ont droit de rêver à un lendemain meilleur. On attend par ailleurs une révolution sur tous les niveaux et non pas reprendre le cours des choses, comme si de rien n'était. La Tunisie s'ouvre assurément sur une nouvelle ère, où le Tunisien se familiarisera assurément avec des concepts nouveaux, comme la liberté d'expression et, plus spécialement, la citoyenneté, où tout un chacun aura les mêmes droits et les mêmes devoirs. La révolution doit toucher également tous les domaines dont le sport et tous les niveaux loin de l'anarchie ou du désordre. C'est là un vœu pieux.