L'effort déployé depuis plusieurs années dans le domaine de la reforestation (caroubiers, pin d'alep, accacia, eucalyptus…) a contribué à la poussée des espèces animales dont le sanglier. Le nombre de ces suidés est, en effet, en croissance ces dernières années et la nourriture (vers, graines et cadavres) est devenue insuffisante. Ce qui a obligé ces bêtes sauvages à chercher asile dans les champs et notamment dans les vergers où ils trouvent la nourriture dont ils ont besoin. Et ce ne sont pas les haies de cactus qui les arrêteront. Un jeune agriculteur de la vallée de Marguellil (Kairouan-sud), Ali Chérif, nous précise dans ce contexte que les sangliers n'ont laissé, l'année dernière, aucun pied de blé debout : «En outre, la récolte d'abricots et d'amandes a été très affectée au grand désappointement des fellahs qui ont vainement usé de tous les moyens pour effrayer ces bêtes dévastatrices qui se trouvent partout dans la région : dans les champs, devant les maisons rurales, se familiarisant même avec les chiens de garde, dans les détritus et parfois même près de la MTK de Kairouan, causant des dégâts aux plantations de poiriers et de pommiers. Même les poulaillers ne sont pas épargnés…». Certains agriculteurs de la localité de Aïn Jloula (délégation de Ouesslatia) n'ont pu tirer leur épingle du jeu qu'en clôturant leurs hectares de grillages résistants et infranchissables : «C'est très coûteux, mais que faire pour mettre fin aux multiples assauts de ces bêtes sauvages et nuisibles ? Il est grand temps de prendre au sérieux ce problème en organisant davantage de battues administratives et en invitant les agences de voyages touristiques à inclure dans leurs programmes, des journées consacrées exclusivement à la chasse du sanglier à l'attention des touristes passionnés par ce sport…», nous confie Mokhtar Khammari, un fellah de Aïn Jloula.