L'ex-président clubiste et son groupe promettent de redonner au CA une stabilité et un équilibre financier. Chapitre football, Ferid Abbès opte pour un retour aux sources, la formation et l'entretien du cru Le contact entre l'équipe de Ferid Abbès et les médias a duré une heure et demie. Le sujet n'est que l'assemblée générale élective du 25 février, et le programme électoral de l'ex-président du CA. Tout n'a pas été dévoilé, une tactique probablement pour cacher ses cartes, mais Ferid Abbès n'a pas dérogé à la règle: un gestionnaire pur, un dirigeant sportif conservateur qui croit en la formation des jeunes, la rationalisation des dépenses pour un équilibre financier stable, la mobilisation des compétences, la restructuration urgente du club et la bonne communication avec les médias. Sauf que l'accent a été mis d'abord sur la position vis-à-vis du cadre juridique de ces élections. «Nous sommes pour la révision des statuts du club et pour la mise en valeur de la démocratie, mais nous sommes contre l'improvisation. Les deux jours qui vont séparer les deux assemblées du 23 et du 25 février vont-ils être suffisants pour élire un bureau directeur dans les meilleures conditions ? Espérons que le nombre d'électeurs sera représentatif de la population clubiste», a dit Ferid Abbès. Rafaâ Ben Achour, juriste et ex-dirigeant au CA, a exposé son point de vue juridique sur les procédures de l'assemblée, en insistant sur un point : il y aura peu de temps entre l'assemblée qui va modifier les statuts et l'assemblée élective. Retour aux sources Les points clefs du programme électoral de l'équipe de Ferid Abbès tournent autour de ce qui suit: — Faire des promesses réalistes pour relancer le club et éviter de rentrer dans des pratiques corrompues lors des élections. — Mobiliser les compétences autour d'un projet de restructuration du CA qui vise à éviter les crises financières et la vacation au poste du président du club. — Revenir aux sources et retrouver la politique de formation en football, et éviter de plonger dans les recrutements injustifiés et onéreux. A cet égard, Abbès compte reconstruire le centre de formation, il faut le dire défaillant. — Moderniser l'administration du club et recruter des professionnels capables de gérer les affaires du club et couper avec l'amateurisme. — Rentabiliser l'image de marque du club et augmenter les rentrées de fonds des droits de retransmission. Ceci en travaillant davantage sur la publicité comme source qui peut procurer jusqu'à 60% des recettes. — Restructurer les supports médias du club comme CA TV et lui donner les moyens de se développer encore. — Faire en sorte que les dépenses futures soient conformes aux moyens financiers existants, et essayer de résorber le cumul des dettes qui traîne depuis des années. — Renforcer le staff technique actuel et améliorer la qualité du travail actuel. Férid Abbès, entouré des membres de son équipe comme Khalil Lâajimi, Khalil Chaibi, Kamel Neji, Rafâa Ben Achour, Imed Riahi (il y a eu des absents), se voulait homme conciliateur en disant que «la Tunisie a changé et qu'on ne peut plus imposer quoi que ce soit aux gens. Nous respectons tous les candidats, tous les programmes, et nous n'avons pas de problèmes avec quiconque. Ce qui peut nous opposer, ce sont les principes du CA, et la manière de gérer son avenir. Maintenant qu'il n'y a plus d'intrus qui peuvent nuire au club avec leurs diktats et leurs intérêts, les Clubistes ont l'occasion, malgré les réserves que nous avons sur les procédures des élections, d'élire les personnes qu'ils pensent les mieux placées pour redonner au CA son éclat». On avait dit que Abbès n'a pas tout dévoilé, c'est parce que son équipe semble être prise par le temps. On discute encore des objectifs et des actions qui peuvent convaincre l'électorat. En tout cas, c'est une équipe qui a travaillé il y a dix ans aux côtés de Ferid Abbès, mais depuis, les temps ont changé. La crédibilité, oui, mais y aura-t-il les idées, l'ouverture et les bailleurs de fonds qui vont garantir la manne financière nécessaire?