Le Club Africain, au terme de l'assemblée générale qu'il aura organisée dans quelques jours, figurera dans les annales du sport national comme la première association sportive ayant élu démocratiquement son président et son vice-président. Indépendamment des conditions réglementaires et légales qui entourent l'assemblée générale élective du CA (il n'est pas dans nos intentions d'entrer dans la polémique engagée à ce propos), il nous semble que ce vent de démocratie devrait aussi souffler sur le reste des membres des futurs comités directeurs, étant donné que la gestion est une et indivisible. En fin de compte, la responsabilisation des uns et l'escamotage ou la subtilisation de la responsabilité des autres ne s'expliquent pas. Du moins dans la conception actuelle régissant les associations sportives. Nous perdons de vue, en effet, que les statuts régissant nos clubs professionnels et amateurs sont les mêmes. Pour des raisons évidentes (on s'est efforcé de maintenir les clubs sous tutelle et dépendance), on n'a jamais voulu les changer, ne serait-ce que pour les seuls clubs professionnels. C'est ce qui explique la situation bancale que vivent nos clubs supposés être "professionnels". Que changera cette élection et est-ce vraiment l'urgence du moment? Nous connaissons les problèmes que vivent tous les clubs. Ceux qui font campagne, se sentent-ils capables d'assainir cette situation et sont-ils en mesure de mettre en place une politique capable d'instaurer une viabilité réelle? Les clubs sont-ils, dans l'état actuel des choses, capables de vivre sans ces supposés "pères spirituels" dont les réactions et l'humeur peuvent plonger du jour au lendemain des associations dans des marasmes sans fin? La réponse peut changer bien des choses, et expliquer bien des situations que plus d'une association a payé par des déficits abyssales, des problèmes sans fin, et par des situations menaçant leur existence même. Il est bien beau de voir un président de club placer la barre très haut, au point de l'enferré, mais la première question qui se pose dans ce cas est bien la suivante: au vue de ces menaces de départs et de retraits auxquels nous assistons à longueur de saison, qui serait en mesure de réunir les fonds de fonctionnement d'une association dont les budgets ne cessent d'augmenter? Tant qu'une personne (comprenez père spirituel) est en mesure de reprendre ses billes et de se retirer, quand bon lui semble, sans autre forme de procès, il y a de quoi s'inquiéter de l'avenir. Nous avons tendance à oublier très vite les causes et effets de ce genre de comportement, que bien des clubs ont payé par une dangereuse plongée dans les abîmes du doute et de l'incertitude. Ceux qui souhaitent prendre en charge un club doivent avant tout tenir compte de ces facteurs et démontrer qu'ils sont capables de réunir des moyens financiers tout en tenant compte de ces aléas, à l'effet d'assurer un financement sain et de n'être en aucun cas sous la menace de ces coups fourrés qui sont à l'origine du retrait de bien des hommes de bonne volonté. Si aujourd'hui, il est devenu si difficile de "trouver" un président de club, c'est à ces situations troubles que nous le devons. Bien des hommes compétents préfèrent s'abstenir et rester chez eux. Autant dire que la démocratie est la bienvenue, mais mettre un terme à la menace que fait régner ce professionnalisme géré par des amateurs, nous semble une priorité à prendre en considération pour ne pas perdre la prochaine saison. Les cartons dans lesquels ont été consignées bien des feuilles de routes, élaborées par des personnes compétentes et connaissant sur le bout des doigts le milieu seront-ils dépoussiérés? Il y a urgence! ------------------------------------------------------------------------ Férid Abbès, candidat à la présidence du CA L'ex-président du Club Africain, Férid Abbès, tiendra un point de presse aujourd'hui en vue d'annoncer sa candidature à la présidence du CA. Ce sera le deuxième «come-back» de Férid Abbès à la tête du club de Bab Jédid, après une première expérience entre 1989 et 1991, puis un second mandat entre 2000 et 2002. Rappelons que cet homme d'affaires, réputé rigoureux, a conduit le CA vers le titre de champion de Tunisie en 1990, puis y a joint une coupe de Tunisie en 2000. A noter que dans le cadre de cette candidature, Férid Abbès se serait déjà entouré de compétences clubistes et non des moindres, en vue de former un exécutif de tout premier ordre formé de Khélil Laâjimi (annoncé premier vice-président), Khélil Chaïbi, Kamel Naji, Rafaâ Ben Achour, Maher Snoussi, Khaled Bouassida, Lyès Ben Sassi et Bassam Mehri. Ainsi, après Jamel Atrous, Zouheïr Hammami et Issa Somrani, la candidature de Férid Abbès sera-t-elle celle du consensus, de la cohésion et de l'adhésion des Clubistes de tous bords?