Autant la sélection donne l'impression de pouvoir trouver et les formules adéquates et les hommes capables de s'adapter aux exigences africaines, autant on ne manque pas de relever une véritable prédisposition dans l'affirmation de certains principes de jeu et de certaines valeurs Au stade des demi-finales, l'évolution de l'équipe de Tunisie reste encore tributaire des défis qu'elle est toujours censé relever, tout en prenant conscience de l'importance des stratégies et des méthodes à mettre en exécution. Il est question, aujourd'hui, et peut-être plus que jamais, d'instruire le mérite généralisé d'un système qui semble, jusqu'ici et sous la conduite de Sami Trabelsi, favoriser l'émergence d'un football plus attractif que dans le passé. Nous souscrivons, au fait, à des remarques fondées sur une observation objective de la réalité. Elles s'inscrivent en effet dans une réflexion renouvelée : il devient constamment sous-jacent chez la sélection cette tentation de valoriser la vraie respiration du football, que ce soit au niveau tactique, sur les plans individuel et collectif, ou encore sur le plan mental. Sans tomber dans le lexique de fleuriste, l'on devrait aujourd'hui savoir ce qu'il convient vraiment d'imaginer pour l'équipe de Tunisie, notamment par rapport aux épreuves auxquelles elle est appelée à faire face. Autant la sélection donne l'impression de pouvoir trouver et les formules adéquates et les hommes capables de s'adapter aux exigences africaines, autant on ne manque pas de relever une véritable prédisposition dans l'affirmation de certains principes de jeu et de certaines valeurs. Au haut niveau, il faut certainement l'aptitude, c'est-à-dire la qualité, le talent mais aussi l'attitude. La sélection semble ainsi s'en rapprocher? Pour bien en prendre la mesure, il convient de penser à trois indicateurs essentiels : l'aptitude des joueurs, leur sens de la compétitivité et l'environnement dans lequel ils sont tenus d'évoluer et de s'exprimer. Ici et là, on peut certainement retenir des motifs de satisfaction. Bien sûr des défaillances aussi. Mais la volonté, la bonne volonté est bien là. Surtout depuis que l'équipe avait commencé à se libérer, à se donner à fond. Au sein d'une équipe bien soudée, les défaillances de certains devraient être compensées par la solidité des autres. La force de la sélection dans sa nouvelle version n'est pas difficile à deviner : les joueurs donnent de plus en plus l'impression de pouvoir assumer entièrement leur rôle, leur responsabilité. Ce qu'il y a de beau dans cette équipe, c'est qu'elle est capable d'aller au-delà de ce qui est permis. Elle est même en mesure de faire plus que ce qu'elle pense pouvoir accomplir pour atteindre un meilleur niveau et progresser. Le football est au fait une leçon permanente d'abnégation et de don de soi. C'est aussi un repaire de moralité. C'est dire à quel point l'équipe actuelle pourrait avoir dans ce vent de liberté une profonde conscience de la réalité. Au fait, ce qui semble nous retenir dans cette équipe, c'est cette façon de se donner sur le terrain, celle qui concerne à juste titre un collectif plus que des individualités. Il serait bon de savoir que tout ce qui a été entrepris jusque-là, indépendamment du fait où cela pourrait aboutir, répond à de nouvelles exigences de jeu et de comportement. Mais ici et là, on continue toujours à chercher une sorte de délivrance capable de remettre justement les choses à leur place. Une victoire cet après-midi face à l'Algérie, dans le cadre des demi-finales du Chan, fera de toute évidence beaucoup de bien à l'équipe de Tunisie, tellement elle a le mérite aujourd'hui de se placer sur une courbe ascendante et qu'elle ne cesse de saisir une pareille opportunité comme un élément majeur. D'en assumer franchement la portée, avec la nécessité de se s'adapter aux exigences et aux obligations de la compétition africaine. Se valoriser par rapport à ces contraintes, voilà une épreuve à travers laquelle la sélection devrait se relancer. Ici et là, les idées, les initiatives et les arguments ne manquent pas. La remise en question dont elle avait vraiment besoin devrait servir pour produire un nouvel état d'esprit. De nouvelles prérogatives… Elle aurait ainsi besoin d'une nouvelle raison d'être. D'un registre dans lequel elle peut vraiment s'épanouir et libérer son jeu. Surtout que cette nouvelle génération de joueurs donnent de plus en plus l'impression d'avoir suffisamment de moyens et d'arguments pour aller encore plus loin et viser encore plus haut… ------------------------------------------------------------------------ Formation probable : Mathlouthi, Souissi, Abdennour, Gharbi, Hichri, Korbi, Chedly, Traoui, Dhaouadi, Msakni (Chehoudi), Kasdaoui (Akaïchi).