Par Hichem SATTARI Tout le monde l'avait déjà appris, l'hommage rendu au martyr Mohamed Bouazizi à travers la décision de voir une place dans la capitale et une grande avenue très animée de par sa circulation quotidienne porter le nom de ce jeune originaire de Sidi Bouzid qui a défendu, un jour d'hiver, crânement sa dignité et sa raison d'être en allant jusqu'au bout de ses intentions, peut-être qu'il avait choisi la plus pire des solutions dont on connaît l'issue fatale. Cet hommage incitera certainement chacun de nous à un moment de réflexion quant aux bilans et aux objectifs à réaliser dans un avenir très proche. En constate aujourd'hui beaucoup d'hésitation de ce gouvernement d'intérim tantôt par son silence à traiter les affaires urgentes tantôt par son manque de réalisme en se mettant de la pression inutile qui pourrait engendrer un climat de tension et d'inquiétude chez tous les citoyens. La vague désormais habituelle de manifestations commence à prendre une autre envergure celle de la dualité, de ce côté ceux qui défendent la cause d'un pays musulman ou peut-être leurs intérêts pour une éventuelle projection élective et de l'autre côté leurs opposants déterminés à faire valoir leurs intentions de voir un pays modéré et tolérant visant à répugner la ségrégation ethnique d'ailleurs. Le crime minable survenu vendredi dernier au prêtre polonais Marek Rybinski en est un exemple. Ces agissements peuvent influer et peser quant à l'avenir du paysage politique national. Cela étant dit, il nous faut, accélérer le processus d'une dynamique démocratique à travers la masse populaire et notamment celle juvénile qui lui revient à mon avis un mérite notoire au déclenchement de l'étincelle révolutionnaire ayant fait échouer tout un système baroudeur et satanique. C'est à partir de ce volet qu'on doit entamer une stratégie, peut-être à long terme pour qu'elle aboutisse à des fins utiles. Cela nous poussera, citoyens et citoyennes, chacun en ce qui le concerne de motiver les jeunes de tout un pays, ceux du «Facebook» notamment, victimes d'un système éducationnel défaillant et très quelconque qui avait donné des signes de faiblesse dans tous ses cycles. Je cite ici l'activité presque inexistante d'un mouvement estudiantin glorieux par son passé, celui des années soixante-dix, mais très réprimé, il faut le reconnaître, par le régime d'un tyran. C'est avec cet esprit de continuité historique que ces jeunes doivent gagner du chemin en s'insérant spontanément dans le sillage d'une expérience inédite pour la majorité écrasante d'entre eux en créant justement des associations ou des rassemblements bénévoles et volontaires pour se faire encadrer par une élite que je présume prête à céder le témoin. Le rôle de cette dernière est capital dans la mesure où elle pourrait inculquer à ces porteurs d'espoir les principes de la démocratisation de la Tunisie en participant aux débats politiques afin de se rapprocher de la vie des partis toutes tendances comprises et de présenter des projets et des idées qui s'adaptent avec l'évolution rapide qu'on vit actuellement. C'est une nouvelle étape qui se profile décisive certes, mais pas impossible quant à la réalisation de ces objectifs. Je pense que c'est ainsi que la Tunisie aura transité effectivement vers un pays enfin libre, démocrate et moderne. Il est nécessaire dans l'immédiat de continuer à maintenir la pression sur le gouvernement intérimaire, et ce, pour qu'il puisse éclairer l'opinion publique quant au travail de la commission d'investigation sur les dépassements et la corruption puisqu'on se demande encore de l'issue de beaucoup de têtes de l'ancien régime. On a le sentiment qu'on égare quelque part, des réalités et des faits de peur qu'on mette à nu la complicité de certaines personnes ou organes qui ont largement tiré profit de l'ancien régime et là, à mon avis, le gouvernement de Ghannouchi, transitoire qu'il est, a vraiment tort et doit inéluctablement, nous le souhaitons tous, se remettre en question et rectifier le tir avant qu'il ne soit trop tard. * Fonctionnaire au collègue rue El Andalous, Menzel Témime