La Cour pénale internationale (CPI) ne peut enquêter sur les "crimes présumés" commis en Libye qu'à la demande de Tripoli ou du Conseil de sécurité de l'ONU, a affirmé hier Luis Moreno-Ocampo, le procureur de la CPI, dont le siège se trouve à La Haye. "La CPI ne peut intervenir concernant les crimes qui auraient été commis en Libye que si les autorités libyennes acceptent la compétence de la Cour", a déclaré dans un communiqué M. Moreno-Ocampo, s'appuyant sur un article spécial du Statut de Rome, texte fondateur de la Cour. "A défaut, le Conseil de sécurité de l'ONU peut éventuellement prendre l'initiative de déférer la situation à la Cour", a-t-il ajouté. Le procureur a rappelé que la Libye n'avait pas ratifié le statut : par conséquent, "le bureau du procureur n'interviendra qu'à l'issue de l'une ou l'autre décision". Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU aura demain une session spéciale sur la situation en Libye. Les attaques contre des civils "peuvent constituer des crimes contre l'humanité", selon le haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, Navi Pillay. "C'est aux Libyens qu'il appartient de décider si justice doit être faite en Libye", a également soutenu M. Moreno-Ocampo.