Par Salem Belkhiria* Le marché financier, principale composante du marché des capitaux, est un secteur vital pour une économie libérale à visage humain, puisqu'il contribue à financer les projets (marché primaire) et confère le juste prix de la marchandise spécifique (les valeurs mobilières) qui se vendent et s'achètent dans un espace exclusif (la Bourse) ou (marché secondaire). La mission des différents intervenants, ministère des Finances (administration), CMF (sécurité financière), BVMT (cotation des titres valeurs), STICODEVAM (dépositaire central des titres), AIB (Association professionnelle), sociétés de Bourse (intermédiaires), sociétés cotées, sociétés ouvertes du public, gestionnaires et dépositaires de titres est de se concerter pour réussir la transition. Le marché financier peut contribuer tangiblement au rapprochement des besoins de financement aux capacités excédentaires de liquidité (épargne). A ce jour, la contribution du marché financier au financement de l'économie reste timide et en deça de la passion des Tunisiens. L'ère de l'usurpation des richesses est révolue, l'époque de la concentration des revenus est derrière tous les Tunisiens. Je crois, plutôt je suis convaincu que c'est le moment idoine pour que l'ensemble des acteurs qui veillent aux destinées du marché financier réagissent en faveur de sa dynamisation et sa crédibilité, l'engouement pour le marché financier. C'est l'apanage de l'ensemble de ces structures. Les responsables du marché financier doivent acquérir le sens de l'anticipation pour pouvoir dompter le marché financier tunisien, caractérisé par l'insuffisance de l'offre et de la demande, c'est un marché peu profond, dit-on. La réorganisation du front office, de l'office et du back office s'impose dans le souci de plus de transparence des transactions boursières. La conjoncture a besoin d'une nouvelle vision, d'un nouveau message de la part des professionnels, un assainissement dans le but d'une meilleure souplesse des transactions est envisageable au niveau de certains textes de loi, règlements, circulaires et une partie des produits financiers existants. De nouvelles structures, de nouveaux produits financiers, de nouvelles fonctions liées à la profession devraient être imaginés et mis en œuvre pour mieux répondre aux nouveaux besoins des actionnaires et obligataires potentiels à coloration politique, économique, sociale et culturelle différente. Il est de l'intérêt du marché de rediscuter certains points encore dans l'appareil régissant le marché financier. On pense surtout à l'allégement de la procédure d'admission qui reste laborieuse et coûteuse, ainsi que la mise en place d'un lexique boursier et financier en arabe, français et anglais pour lever l'ambiguïté de certains concepts, tels que l'APE, la valeur mobilière (loi sur les valeurs mobilières), le démarchage, le fonds de garantie, le délit d'initié…. D'un autre côté, l'on pense que l'accès au marché financier ne doit piéger ni les sociétés ni les épargnants. L'entreprise ne devrait pas trouver d'arguments, plus favorables pour recourir directement à la banque. Aujourd'hui, le marché financier, non pas par effet de mode ou de recommandations des institutions internationales, doit faire face à un certain nombre de problèmes de l'économie tunisienne. Le marché financier peut aider à créer des emplois et développer la région. Développer la région Par ailleurs, il est important de réviser l'objet et la mission des Sicar et surtout la Sicar régionale . L'association des Sicar devrait prendre le devant de la scène pour montrer les contraintes qui on freiné le rôle de la Sicar en tant que banque régionale et concevoir des solutions pour que cette structure vienne secourir et aider les autorités centrales dans l'accomplissement de leur devoir envers le pays. Il est important également de concevoir des obligations destinées au gouvernorat, à la commune, à la municipalité, à l'imada pour financer des projets nécessaires au développement de la région. Les économistes savent très bien qu'il y a une déférence entre croissance et développement. La conception des sociétés de développement régional (SDR) qui participent et aident les jeunes promoteurs à investir dans la région pour ajouter de la valeur à la richesse locale se place à l'échelle des priorités. Développer le marché financier D'un autre côté, le contexte nous impose aujourd'hui de nous mettre au diapason de la conjoncture actuelle. En effet, avec la démocratisation de la vie politique, le Tunisien, dans le respect des lois républicaines, va choisir son camp politique, et forger sa personnalité culturelle. Il va devenir libre dans l'exercice de sa foi, de sa pensée et de son mode de vie. Il va accéder réellement à la vie économique, en tenant compte des nouveaux produits financiers qui tiendraient plus de la liquidité, de la rentabilité, de la sécurité et de l'équilibre psychique du porteur du titre.