Dans une démocratie moderne, il est normal que le courant libéral puisse s'exprimer et disposer de représentants élus sur des valeurs et des propositions identifiables. Si le libéralisme n'est ni de droite, ni de gauche, le contexte tunisien nous incite à privilégier les partenariats au centre et à droite, nous démarquant donc de tout extrémisme –de droite ou de gauche-, conduisant ainsi à une réforme de la société dans la paix et la pleine conscience des intérêts du peuple. Avec le XXIe siècle, nous sommes entrés dans un nouveau monde, celui de la globalisation, et dans une nouvelle époque, celle du rassemblement des peuples pour les causes communes de la paix, de la prospérité, et de la préservation du patrimoine de l'humanité : l'homme et la planète. Les Etats n'ayant pu réaliser ce " monde meilleur ", ce sont les ensembles régionaux qui vont dorénavant assurer l'avènement d'un monde meilleur : les Européens l'ont compris, les Etats d'Amérique du Sud y travaillent, les pays d'Asie aussi. Les pays du Maghreb ont créé l'Union du Maghreb Arabe (UMA), mais n'ont jamais avancé dans leur projet ; ni en créant de grandes institutions économiques, commerciales et sociales, ni en harmonisant leurs systèmes économiques, commerciaux, sociaux et judiciaires. Pourtant les peuples du Maghreb sont favorables à la construction maghrébine et y voient la seule réponse aux problèmes de toute la région. Et ils ont raison. Outre une population de 100 millions d'habitants, le Maghreb dispose d'un potentiel économique et industriel énorme, et d'une capacité de résoudre tous ses problèmes à l'échelle de sa région. En effet, avec le Maghreb (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye) le problème du chômage sera résorbé par le marché maghrébin, les duplications des grands projets économiques seront évités et l'économie de l'ensemble sera harmonisé. L'UMA est donc devenue une nécessité stratégique et économique pour l'intégration maghrébine car il renforcera davantage les relations existantes entre les peuples du Maghreb arabe et leur donnera davantage la possibilité de réunir les moyens appropriés pour acquérir un poids spécifique lui permettant de contribuer efficacement à l'équilibre mondial. Ne serait-ce que pour des raisons économiques, l'Union apparaît comme une question de survie. Une grande partie du commerce mondial s'inscrit dorénavant dans les aires d'intégration régionale. C'est ainsi qu'au Maghreb, le commerce interrégional ne représente que 3 % des échanges, ce qui contraste avec les 70% du commerce extérieur consacrés à l'Union européenne. L'enjeu est donc de taille pour les économies et les sociétés maghrébines dont la désunion les rend tous les jours un peu plus vulnérables et marginales au sein de l'économie mondiale. Plus le Maghreb sera désuni, plus son pouvoir de négociation avec l'Union européenne sera faible. L'Union le ferait gagner en crédibilité et lui permettrait de faire valoir ses intérêts propres. La Banque mondiale a estimé qu'une pleine intégration économique du Maghreb permettrait une hausse importante du PIB de chacun des pays, qui pour la Tunisie serait de 24 % d'ici 2015, ce qui résoudrait le problèmes du chômage des jeunes de l'ordre de plus 50 % dans notre pays. Or, la Tunisie dispose d'énormes atouts pour faire face aux nouveaux horizons qui s'ouvrent à elle. Le plus considérable est la diversité de ses talents et la volonté d'entreprendre de ses citoyens. Pour permettre à la Tunisie et aux Tunisiens de donner leur pleine mesure, nous devons nous appuyer sur une Union avec les autres pays du Maghreb. Aussi, nous pensons que l'absence de démocratie et de liberté au sein des pays du Maghreb étant l'un des facteurs les plus influents du " blocage actuel " de l'UMA, l'ère nouvelle de démocratie qui flotte récemment sur plusieurs pays du Maghreb nous permet d'espérer une redynamisation de l'UMA grâce à une volonté politique réelle pour repartir du bon pied. Le Parti libéral maghrébin, associé aux autres partis politiques maghrébins, ouverts aux populations des cinq pays, se veut de créer une dynamique nouvelle qui amènera les gouvernements à y réfléchir d'une manière sérieuse et responsable. Au Maghreb, nous parlons la même langue, la même religion, et nos histoires ont beaucoup de points communs. Cessons de subir le monde d'aujourd'hui et de craindre le monde de demain. Soyons actifs et créatifs par notre force d'initiative et de proposition.