Tunisie : l'Etat soutient les jeunes diplômés directement    La BIAT : Meilleure banque de Tunisie ?    Tunisie : le TMM reste figé à 7,49% pour le 3e mois d'affilée    Météo instable sur toute la Tunisie    Tetra Pak nomme Haithem Debbiche au poste de DG pour la région Maghreb et Afrique de l'Ouest    Paul Klee, la lumière d'Ez-Zahra et la naissance d'un univers pictural    Tunisie : plus de 10 300 tonnes de déchets ménagers produits chaque jour    Calendrier des examens scolaires 2025-2026 en Tunisie pour les collèges et lycées    Match Tunisie vs Syrie : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 01 décembre?    Samir Samaâli: Le ruban rouge, la stigmatisation et l'ombre des préjugés    Mercedes-Benz à Tunis célèbre l'art sous toutes ses formes    Météo en Tunisie : temps nuageux, températures entre 14 et 20 degrés    Fierté tunisienne : Wafa Mahjoub sur le podium mondial    Une voiture pour chaque famille...Quand et quelles sont les conditions ?    Coupe arabe : histoire et rivalité au rendez-vous entre Tunisie et Syrie    Match Tunisie-Syrie : où regarder la rencontre en direct ?    Mohamed Ali Nafti représente la Tunisie aux forums africains sur la paix et la justice    Jilani Benmabarek à Al Kitab avec les copains d'avant (Vidéo et Album photos)    Le Goethe-Institut Tunis présente Filmklub : Was ist neu? / Chfama jdid ?    Matchs de la Tunisie lors de la Coupe Arabe Qatar 2025 et les primes en jeu    Red Sea International Film Festival 2025 : Le cinéma nord-africain à l'honneur    Rapport APT d'ESET : une guerre silencieuse entre puissances numériques (Avril-Septembre 2025)    Samsung Vision AI Companion : L'AI conversationnelle au service des ménages du monde entier    Inondations et glissements meurtriers frappent la région : des dizaines de morts    Météo en Tunisie : pluies orageuses sur plusieurs régions du nord    Choc : Trump réexamine les cartes vertes de migrants de 19 pays, dont 4 arabes !    Tunisie convoque l'ambassadrice des Pays-Bas pour ingérence    Kaïs Saïed répond fermement au Parlement européen : La souveraineté tunisienne n'est pas négociable    Tunisie Telecom, acteur clé d'une IA responsable et compétitive    nouvelair lance sa promo Black Friday: 30% de réduction sur tout son réseau    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Chine: L'Orient du développement, modèle d'avenir pour le Sud ?    L'artiste tunisienne Bochra Mohamed est décédée    Ghalia : la chanson qui secoue la Tunisie contre les violences faites aux femmes    Hommage à René Passet, pionnier de l'approche transdisciplinaire en économie et le développement durable    Elyes Ghariani: L'Union européenne à l'épreuve des nouvelles dynamiques sécuritaires    Triomphe tunisien au Caire : Afef Ben Mahmoud sacrée meilleure actrice pour « Round 13 »    Les nouveaux ambassadeurs du Burkina Faso, du Liban et des Etats-Unis d'Amérique présentent leurs lettres de créances au Président Kais Saied (Vidéo et album photos)    Khadija Taoufik Moalla - Dépasser la notion de "race": vers une humanité réconciliée    Le jour où: Alya Hamza...    Alerte Technique : Cloudflare frappé par un ''pic de trafic inhabituel''    Le SNJT organise un mouvement national dans toute la Tunisie pour défendre la liberté et la dignité des journalistes    Ridha Bergaoui: Des noix, pour votre plaisir et votre santé    Match Tunisie vs Jordanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN 2025 du 14 novembre?    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    Ligue 1 – 11e Journée – EST-CAB (2-0) : L'Espérance domine et gagne    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quelque chose de misogyne ?
Formation du prochain gouvernement
Publié dans Le Temps le 12 - 11 - 2011

Il y a quelques années, nous étions très amis avec un nonagénaire de Sousse très sympathique et très original (que Dieu ait son âme !). C'était un grand amateur de beauté féminine. Leyla Ben Ali était parmi les femmes qui titillaient ses fantasmes. Chaque matin, en nous voyant lire le journal, il nous demandait régulièrement si la photo de la « présidente » y était à la une. Quand elle y figurait, il daignait jeter un regard sur ce quotidien, sinon il nous faisait entendre d'un geste facile à deviner que, ce jour-là, le journal ne valait pas grand chose !
Ces derniers jours, le souvenir des anecdotes du défunt ami nous revient chaque fois que nous scrutons les premières pages de notre presse quotidienne et hebdomadaire. On n'y accorde presque plus de place aux photos des belles femmes. Dans d'autres contextes, nos journaux n'auraient pas raté celle de la sulfureuse vénézuélienne, élue récemment Miss Monde. Dans les rubriques politiques, sociales, économiques, culturelles ou même sportives, la gent féminine se fait rare quand elle n'en est pas totalement absente. Mais le sujet de l'heure, c'est le choix du futur président de la République, de son Premier Ministre et du Président de l'Assemblée Nationale Constituante. A-t-on une seule fois avancé le nom d'une femme ? Il y a une vingtaine de jours, un hebdomadaire de la place (que Dieu ait son âme également !) publia à la une un montage photographique représentant le futur président tunisien : c'était un homme ! Aujourd'hui encore, les seuls noms proposés sont masculins. Et nos femmes, les féministes comprises, n'y trouvent rien à redire ! Nous osons prétendre que même un journal féminin tunisien ne se serait pas posé de questions là-dessus ! Les hommes et les femmes de chez nous sont comme d'accord pour reconnaître que nous n'avons pas encore de femmes présidentiables ! Tout ensemble, ils donnent l'air d'approuver un certain présupposé selon lequel la politique serait une affaire d'hommes. Entendez « la grande politique », les postes de premier plan, la direction du pays quoi !
Les « mauvais exemples »
Une Angela Merkel sous nos cieux ! Vous délirez ? Une Margaret Thatcher tunisienne, peut-on seulement l'imaginer ? Certes, on a beaucoup « jacassé », durant la dernière campagne électorale à propos de la parité entre sexes. Mais, maintenant on est passé aux choses sérieuses ! A la rigueur, on pourrait penser à un nom féminin au moment de pourvoir le poste de Ministre (ou de Secrétaire d'Etat) des Affaires de la Femme et de la Famille ! Mais il ne faut pas pousser plus loin la plaisanterie ! Dans le monde arabo-musulman, une femme à la tête du Ministère de la Défense, du Ministère de l'Intérieur, de l'Economie, des Affaires Etrangères, de l'Education, de l'Enseignement Supérieur, cela se conçoit difficilement. C'est à croire que les hommes qui y furent nommés jusque-là valaient mieux que les femmes dans la gestion de tels départements. L'Histoire de ces pays nous apprend que très peu de ministres de sexe masculin se sont illustrés par leur bonne gouvernance des secteurs qu'on leur confiait. Tels présidents (rois, princes, sultans, khédives, beys, deys), tels ministres : c'est cela la règle dans nos sociétés. Dans l'expérience tunisienne, on peut néanmoins citer l'exemple de la « Mejda » Wassila Bourguiba et celui de la « Régente de Carthage », l'épouse de Ben Ali. Elles furent, à un certain moment du règne de leur mari respectif, des présidentes « de l'ombre ». Wassila Bourguiba ne se contentait guère, à partir des années 70, d'un rôle de figurante. Les témoignages (publiés ou télévisés) de certains ministres de Bourguiba l'attestent largement. Mais, le gros c'est Leyla Ben Ali, elle n'a commencé à se manifester au grand jour que durant la dernière décennie du régime déchu. Mais, après la fuite du couple présidentiel, le peuple tunisien a découvert l'étendue de son pouvoir « satanique » et l'ampleur des « dégâts » que cette dame a causés au pays.
Misogynes, soit ! Mais pas séniles !
Ces deux expériences « féminines » désastreuses du pouvoir en Tunisie ont sans doute conforté nos politiques actuels dans leurs convictions sexistes. Mais nous sommes également convaincus qu'auprès de l'ensemble du peuple tunisien, ces deux « régentes » n'ont pas laissé les meilleures impressions. Est-ce à dire que, sans le souvenir de ces deux fiascos, les Tunisiens auraient accepté d'être gouvernés par une femme ? Nous en doutons fort ! Le retour en force de l'islamisme sous nos latitudes est loin de favoriser une valorisation politique du « sexe faible ». Avec la montée de certains courants intégristes, heureux encore si nos femmes gardent leur droit de travailler en dehors de chez elles. Un poste politique dans le gouvernement, elles seraient alors bien culottées d'en rêver ! Certes, nous ne devons pas encore anticiper les choix de nos futurs dirigeants, mais force est de reconnaître qu'en ce moment une certitude existe : ni le Président, ni le Premier Ministre, ni le Ministre de la Défense, ni le Président de la Constituante ne porteront de jupons dans le prochain gouvernement! Pour l'heure donc, ça se joue entre hommes d'un certain âge ! En effet, il y a lieu de craindre aussi que la future équipe dirigeante ne soit formée que de vétérans. La vieillesse rime-t-elle toujours avec sagesse ? Si la mise à l'écart du sexe faible peut se concevoir pour certains analystes persuadés que dans la Tunisie actuelle, il est inutile de chercher une femme qui réponde idéalement au profil exigé pour être présidente ou même ministre, qu'on fasse au moins l'effort de désigner quelques jeunes de 40 ans à la tête de certains départements. Nous pensons que dans sa majorité, le peuple tunisien craint la gérontocratie tout autant que la théocratie. S'il est prêt à tolérer un pouvoir « misogyne », il n'est pas sûr qu'il supporte longtemps les radotages séniles ! Et puis n'a-t-on pas corné nos oreilles dix mois durant avec le slogan « révolution des jeunes » ? Maintenant que sonne l'heure des actes, donnons-leur une chance, à ces jeunes sans lesquels nos cacochymes n'auraient jamais retrouvé leur seconde jeunesse !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.