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Encore du temps et de l'endurance
Fête de la femme : L'exception tunisienne a encore besoin d'être raffermie
Publié dans Le Temps le 13 - 08 - 2009

Mme Arbia Ben Ammar ; ( militante des Droits de l'Homme et membre du Bureau Politique du PUP) : " Un rôle central dans une société égalitaire "
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Mme Alia Baccar Bournaz (Professeur émérite à l'Université de La Manouba) : " La femme est le bouc émissaire de l'extrémisme "
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Mme Wafa Nafissa Marzouki Hélali (enseignante et écrivaine) : " Il faut mener un combat "
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Mme Rawdha Seybi (Présidente de l'organisation de la femme libérale du Parti Social Libéral) : " Pour une liberté personnelle intégrale "
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Mme Olfa Ben Abdallah Darmoul (Présidente de la section banlieue-nord de l'UNFT) : " Pour un partage équitable des rôles au sein de toutes les institutions "
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Moufida Abdelli; députée : UDU : La femme les acquis et les attentes
Depuis la promulgation du Code du Statut Personnel en 1956, jusqu'aujourd'hui, les acquis juridiques de la femme tunisienne se sont multipliés à une cadence exceptionnelle pour une République très jeune. C'est, tout le monde le reconnaît, une avancée unique en son genre dans le monde arabe et les pays en développement. Dans leur immense majorité, nos femmes s'en félicitent bien évidemment, même si, paradoxalement, certaines d'entre elles soutiennent plutôt le retour à des représentations moins valorisantes de la gent féminine. Du côté des hommes, l'acceptation du nouveau statut se fait selon un rythme encore trop lent et les mentalités masculines peinent à suivre l'évolution rapide enregistrée au niveau des droits relatifs à l'émancipation de la femme dans nos contrées. Malgré une sensible tendance à l'ouverture, il persiste encore comme un blocage, comme une " constipation " des esprits qui font que nos hommes hésitent encore à accorder à la femme le droit à l'égalité en tout et au partage équitable par les deux sexes des responsabilités au sein de la famille et de la société. Comment, dans les faits, une telle évolution à deux vitesses se traduit-elle et à quoi serait-elle due ? Y aurait-il moyen d'harmoniser les mentalités afin que, dans notre pays, hommes et femmes évoluent de concert vers ce modèle de société égalitaire tant rêvée ? C'est pour avoir des réponses satisfaisantes à ces questions cruciales que nous avons donné la parole à Mesdames Alia Baccar Bournaz (Professeur émérite à l'Université de La Manouba), Wafa Nafissa Marzouki Hélali (enseignante et écrivaine), Olfa Ben Abdallah Darmoul (présidente de la section banlieue-nord de l'Union Nationale des Femmes Tunisiennes). Mme Arbia Ben Ammar ; ( militante des Droits de l'Homme et membre du Bureau Politique du PUP), Mme Rawdha Seybi
Présidente de l'organisation de la femme libérale du Parti Social Libéral et Mme Moufida Abdelli, députée (UDU)
Voici leurs impressions sur le sujet :
B.B.H
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Mme Arbia Ben Ammar ; ( militante des Droits de l'Homme et membre du Bureau Politique du PUP) : " Un rôle central dans une société égalitaire "

-Le Temps : Quelle est la situation de la femme aujourd'hui ?
*Mme Arbia Ben Ammar :La Tunisie célèbre aujourd'hui le 53ème anniversaire de la promulgation du Code du Statut Personnel. Ce Code a rehaussé le statut de la femme tunisienne d'un statut de mineure et de femme au foyer...à un rang de citoyenne à part entière et de partenaire sociale de choix. Nul ne peut contester le fait que le CSP constitue non seulement un acquis national pour la femme tunisienne mais également un acquis pour la famille et toute la société. Ce texte historique qui a libéré la femme du joug des traditions patriarcales, de la dépendance et de la domination totale de l'homme qu'il soit son père, son frère ou son époux, s'est enrichi ces deux dernières décennies de plusieurs amendements et mesures progressistes et avant-gardistes (notamment celles de 1993) faisant de la femme tunisienne un acteur actif et de plein droit dans les domaines politiques, économiques et sociaux.
Ce Code qui a été promulgué au lendemain de l'indépendance avant même la déclaration de la République, puisant son contenu dans les pensées et les projets modernistes des pionniers de la réforme sociale des années trente et quarante du dernier siècle dans notre pays, a ouvert à la femme tunisienne et la société entière de vastes perspectives de liberté, d'égalité et de progrès. C'est une grande réalisation historique qui a été élevée par le Président Ben Ali au rang de la Constitution, en appelant au lendemain du 7 novembre tous les Tunisiens quelles que soient leurs appartenances idéologiques et leurs couleurs politiques à préserver cet acquis national et à veiller au respect de son esprit et ses principes.
La femme tunisienne occupe actuellement de hauts postes de responsabilité, avec la même considération et la même compétence que l'homme. Elle est maintenant professeur, médecin, avocate, ministre et femme d'affaires. Elle est également militante de partis politiques, d'ONG de femmes et de droits de l'Homme et occupe une place de plus en plus large dans tous les espaces de la société civile. En somme, elle incarne aujourd'hui, avec brio, la réussite de la Tunisie sur le chemin de la modernité et contribue à son rayonnement international.
Ceci étant, les acquis ne sont jamais irréversibles. La femme tunisienne est appelée à être plus vigilante devant l'agression quasi constante du discours obscurantiste et rétrograde des nostalgiques du passé qui prônent le retour en arrière en considérant la femme comme une " chose " tabou, et essayent à travers les fatwas et les chaînes satellitaires de l'exclure de l'espace public et la faire disparaître sous un voile ou une burka qui n'a rien du visage humain. Le danger provient également des apôtres de la société de consommation qui considèrent la femme comme un objet commercial ou un produit de luxe support d'une publicité capitaliste sans merci.

-Quelles sont les revendications ?
*La femme tunisienne, à travers toutes les structures sociales disponibles et avec tous les moyens dont elle dispose, doit encore œuvrer à asseoir son rôle et consolider ses acquis, en militant pour une société égalitaire, démocratique et progressiste dans laquelle aucune forme de discrimination à l'égard des femmes n'est admise, et dans laquelle l'égalité totale et effective entre les deux sexes est de mise.
Le champ d'action est encore ouvert aux revendications des femmes militantes engagées pour un changement social et culturel plus marqué, dont essentiellement:
- La suppression de la notion de " chef de famille " au profit de " l'autorité parentale conjointe ".
- l'égalité dans l'héritage
- l'égalité salariale effective (textiles, agriculture...)
Ces revendications légitimes rencontrent encore de nos jours des freins et des barrières dus aux mentalités conservatrices et patriarcales, ce qui demande sans cesse, des efforts de sensibilisation et de réforme, afin de promouvoir l'égalité dans la loi et la concrétiser dans la réalité.
N.S
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Mme Alia Baccar Bournaz (Professeur émérite à l'Université de La Manouba) : " La femme est le bouc émissaire de l'extrémisme "
" La situation de la femme tunisienne est une résultante des changements survenus à tous les niveaux économique, politique, social et juridique et qui ont abouti entre autres à sa sortie de la structure familiale restreinte, au cadre plus vaste de la vie publique. Son travail rémunéré constitue à cet égard la consécration de l'élan d'émancipation qu'elle a pris. Elle a su de ce point de vue démontrer ses capacités et prouver ses compétences qui lui permettent aujourd'hui d'occuper de plus en plus de postes de responsabilité et de participer efficacement à l'élan économique de son pays. Il est bon, certes, que la femme se sente protégée sur le plan légal pour s'épanouir et donner le meilleur d'elle-même. Et de ce point de vue, la Tunisienne est un modèle de réussite.
Mais, de lourds handicaps sont là pour la refreiner : elle est victime et héritière d'une condition séculaire universelle où elle était perçue et considérée, depuis la nuit des temps, comme une créature dépourvue de toutes qualités humaines, et donc inexistante en tant que telle. Vient ensuite le milieu géographique de la Tunisienne. La culture méditerranéenne à laquelle appartient le Maghreb nourrit la surévaluation de l'homme : machisme, virilité sont encore présents dans les pays riverains de Mare Nostrum où justement il existe des similitudes au nord comme au sud ; cette culture perpétue encore de nos jours ces valeurs appliquées depuis les temps les plus lointains. La discrimination entre les sexes, l'infériorité de la femme, les brimades à leur égard sont là bel et bien vivantes ! Ce substrat socioculturel conforte en Tunisie, la tradition du patrilinéaire qui s'appuie sur une distribution des rôles masculins et féminins. Le prestige d'une famille se calcule au nombre de ses descendants mâles qui détiennent la gestion financière, morale et sociale de la famille. Dans un tel modèle, les femmes ont pour fonction de procréer, d'éduquer et de prendre en charge les travaux domestiques. Le développement de l'intégrisme religieux réactive des points de vue réactionnaires vis-à-vis d'elles. La femme est le bouc émissaire de l'extrémisme qui la rend responsable de tous les maux. Ses détracteurs l'accusent, en ces temps difficiles, d'être responsable du chômage des hommes. Alors qu'il n'en est rien. Le travail n'est qu'une question de compétence et d'efficacité.
Il n'y a pas de doute, les résistances au changement de la place de la femme dans la société sont là : il y a un décalage frappant entre les valeurs sociales et culturelles, l'hétérogénéité des valeurs et des points de vue. Ses adversaires au lendemain du 7 novembre 1987 se sont mis à rêver de voir abolie la loi interdisant la polygamie. Alors que ses partisans réclament la révision des droits de succession à l'héritage, à savoir l'égalité entre l'homme et la femme. Ces deux exemples montrent le hiatus socio-idéologique et les points de vue contradictoires existant au sein de la société tunisienne.
Bien sûr, nous sommes loin de l'époque de la Jahiliya où la fille devait être enterrée vivante à sa naissance. Mais depuis lors, tant de bouleversements se sont produits que le rôle de la femme et sa contribution au progrès ne peuvent plus être remis en cause. Aussi faut-il être aux aguets pour sauvegarder ces droits, car détracteurs, misogynes et extrémistes continuent encore à rêver en ce début du XXIème siècle d'une société où les femmes seraient piétinées, malgré leur savoir, intelligence, sagesse, dévouement, clairvoyance et ingéniosité.
Il est un fait certain : la rapidité des mutations sociales liées à l'évolution du statut de la femme a produit une situation de transition dans laquelle les valeurs et les représentations se rapportant à la condition féminine sont instables. Il faut du temps et de l'endurance pour atteindre une vitesse de croisière sereine. Aussi, tant que les mentalités n'auront pas évolué, le modèle tunisien, qui est pourtant exceptionnel, alimentera les polémiques obscures et rétrogrades. "
B.B.H
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Mme Wafa Nafissa Marzouki Hélali (enseignante et écrivaine) : " Il faut mener un combat "
On constate en effet, chez nous, un retour en force des idées rétrogrades qui préconisent l'infériorité de la femme par rapport à l'homme et de plus en plus de voix, même parmi les générations jeunes, s'élèvent aujourd'hui pour remettre en question les acquis de la Tunisienne. On désigne la femme comme uniquement un objet sexuel tabou à dissimuler sous les tchadors, les voiles et autres burkas. Et pour justifier cette diabolisation du sexe opposé, nos hommes se retranchent derrière une certaine lecture des préceptes du dogme islamique, approche tronquée qui, bien sûr, convient aux partisans de la condition inférieure des femmes. Il en résulte malheureusement une tendance chez beaucoup de femmes à la résignation et au silence forcé (ou même consentant). Je pense que pour changer cet état d'esprit, parfois commun aux deux sexes, il faut mener un combat de tous les instants qui mobilise aussi bien les associations, l'école, les médias que toutes les autres structures qui aspirent à l'avènement d'une société égalitaire ennemie de toutes les discriminations.
B.B.H
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Mme Rawdha Seybi (Présidente de l'organisation de la femme libérale du Parti Social Libéral) : " Pour une liberté personnelle intégrale "

Le Temps : Quelle est votre évaluation de la situation actuelle de la femme Tunisienne ?
Mme Rawdha Seybi : La situation de la femme tunisienne a longtemps servi d'exemple et de modèle pour le monde arabe, la promulgation du CSP dans la foulée des évènements de l'indépendance relevait de la volonté moderniste du leader Habib Bourguiba.
La démocratisation par la bataille de l'émancipation de la femme, était une inauguration d'un processus qui mena la Tunisie à une meilleure maîtrise de son évolution démographique et portant une optimisation de son potentiel humain qui a été enrichi par la contribution remarquable de l'élément féminin aux différents niveaux de la vie sociale et politique.
La présence de la femme sur la scène publique est aujourd'hui une réalité palpable, les étudiantes tunisiennes représentent aujourd'hui 53% du nombre global des étudiants et une femme chercheuse est aujourd'hui candidate au prix Nobel de génétique.
Politiquement, la femme a acquis une place en vue sur la scène nationale par la présidence de Madame Leila Ben Ali de l'organisation de la femme arabe.
Le mouvement démocratique connaît quant à lui une dynamique féministe sans précédent dont notamment l'apport de l'organisation de la femme libérale au sein du PSL qui s'est imposée comme élément incontournable au sein du PSL et au niveau des réseaux libéraux arabes et africains.
Je tiens à saluer le Président Ben Ali qui s'impose comme le défenseur des droits naturels de la femme et des valeurs de la modernité pendant une phase de régression et de scepticisme. Sa vision clairvoyante à consolider les acquis de la femme et consolider la structure familiale face aux mutations socioculturelles.
Les femmes libérales comme étant une composante active du parti social libéral abordent la nouvelle phase avec l'assurance des acquis réalisés et un esprit alerté aux revers que les doctrines de la haine peuvent constituer.
Quelles sont les revendications du féminisme libéral en Tunisie ?
Il est certes évident que la femme Tunisienne jouit réellement d'une liberté personnelle quasi-exceptionnelle comparée à des pays où la femme n'a même pas le droit de conduire ou de porter un pantalon.
Cependant nous avons conscience que la bataille culturelle s'impose aujourd'hui pour enraciner les valeurs de l'égalité entre les deux sexes et permettre par la même leur transmission aux générations futures.
Nous sommes pour une liberté personnelle intégrale sans préalable et malgré notre attachement à la liberté du choix vestimentaire nous gardons une position hostile à l'image de la femme objet tout comme de la femme voilée. Le voile est une dégradation de la dignité d'un être qu'on réduit à un simple corps.
La reconnaissance du travail domestique des femmes au foyer par la société et le système me semble un axe d'action primordial pour la phase à venir, c'est là un acte moral que la société doit accomplir pour récupérer l'arme de celles qui ont toujours donné sans réelle contre partie.
Par ailleurs, la femme rurale et la violence conjugale restent nos préoccupations ainsi que celui de l'émigration féminine.
N.S
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Mme Olfa Ben Abdallah Darmoul (Présidente de la section banlieue-nord de l'UNFT) : " Pour un partage équitable des rôles au sein de toutes les institutions "

" S'il est vrai que, comme on dit toujours, derrière la gloire de tout grand homme se trouve une femme de valeur, nous pouvons affirmer de même que, derrière toute femme importante il doit y avoir sûrement un homme tolérant, souple et compréhensif. Seulement, la mentalité masculine répond encore chez nous à des à priori de type patriarcal, voire machiste et reste donc en décalage par rapport à l'évolution historique et à l'émancipation féminine qui s'en sont suivies. Nous avons encore des hommes qui refusent de voir leurs femmes assumer d'importantes responsabilités politiques, assister à de grandes réunions ou avoir un siège à la Chambre des députés. Il leur est pénible en effet de voir la femme jouer pleinement son rôle sur la scène politique nationale et internationale. Or, au sein de l'UNFT, nous rêvons aujourd'hui de voir pour la première fois de l'histoire de ce pays, le portefeuille des Affaires étrangères confié à une femme. Cela ne devrait pas paraître anormal dans une société tolérante et égalitaire qui croit à la perspicacité de ses femmes et leur reconnaît le droit d'être ambitieuse. Nous n'en sommes pas tout à fait là, malheureusement ! Mais il est toujours de notre devoir de continuer à sensibiliser les hommes à la nécessité de renoncer à leurs vieilles convictions sexistes et d'œuvrer pour le partage équitable des rôles au sein de toutes les institutions sociales. "
B.B.H
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Moufida Abdelli; députée : UDU : La femme les acquis et les attentes

La femme tunisienne occupe une place privilégiée dans la société civile et l'impulsion du processus de développement national.
Cette situation a été favorisée, certes par les acquis réalisés au profit de la femme, au cours des trois premières décennies de développement.
Mais elle a connu une mutation de qualité, depuis l'avènement du changement, grâce aux multiples initiatives prises par le Président Zine El Abidine Ben Ali et aux nombreuses mesures politiques économiques, sociales et éducatives qui se sont succédé en faveur de la femme et de la famille.
La politique de promotion de la femme se fonde sur deux choix essentiels consistant, le premier, en l'implication et la participation active de la femme dans le développement et le second, en la sauvegarde et la consolidation des acquis législatifs de la femme.
Dans ce contexte, la législation tunisienne portant sur les droits de la femme a connu une évolution importante, sur le double plan quantitatif et qualitatif. Il y a lieu de citer, en particulier la ratification par la Tunisie de la Convention internationale sur les droits de la femme.
Tout ceci a permis à la femme d'avancer résolument sur la voie du progrès et de participer activement à la vie publique.
Sur ce dernier plan, la femme ne cesse de s'imposer comme partenaire agissant et partie prenante dans la vie politique du pays. A ce titre, elle est présente à raison de 14,89% dans le gouvernement de 22,75% à la chambre des députés, de 27,06% dans les conseils municipaux et de 18% au conseil économique et social.
En vue de promouvoir davantage la position de la femme, 30% des femmes au moins dans les postes de décisions à l'horizon 2009.
Concernant notre parti l'union démocratique unioniste, lui aussi n'a manqué aucun événement pour promouvoir la femme.
La femme unioniste occupe actuellement une place prépondérante, elle est présente presque dans tous les organismes du parti que ce soit sur le plan central ou régional.
Nombreuses sont les femmes qui œuvrent pour initier une organisation de la femme unioniste et la jeunesse qui obéit aux modèles modernes et développés.
La femme unioniste est présente dans les conseils municipaux, presque dans la plupart des municipalités, ainsi qu'au sein de quelques conseils régionaux.
Depuis les élections parlementaires de 1999 et jusqu'à nos jours, l'UDU est représenté au parlement par une femme (Abdelli Moufida qui essaye de défendre la position de la femme arabe à chaque fois, où ce sera utile. L'UDU ne cesse de promouvoir la femme en lui facilitant le travail surtout sur le plan régional, par tous les moyens et les outils qui l'aident à tracer son chemin, aux côtés de son partenaire l'homme.
Finalement, nous espérons dépasser les quelques points faibles ou disant positions fragiles de la femme qui persistent encore au niveau des mentalités de quelques-uns lesquels refusent encore de voir la femme dans cette position favorable.


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