• Le concours a permis de découvrir qu'en Tunisie, la langue latine, qui était couramment pratiquée durant l'Antiquité, intéresse et même passionne aujourd'hui bon nombre de jeunes Comme c'était prévu, le concours Cicero, dans sa 4e édition depuis sa création en 2006 qui s'est déroulée à l'Institut supérieur des études littéraires et des sciences humaines de Tunis le samedi 13 mars, a été une réussite. La compétition a réuni 35 candidats, tous étudiants à l'Iselsht, spécialité latin et français. Les questions de culture générale ont porté sur la naissance et l'histoire de Carthage avec un texte sur Didon extrait de l'Enéide de Virgile. L'épreuve de version latine avait pour sujet le thème de «Hannibal est aux portes de Rome»…Maharbal avait raison‑! Le concours Cicero a donc réuni, samedi dernier, près de 500 étudiants en Australie, en Grande-Bretagne, en Italie, en France et pour la première fois un pays arabe et africain, la Tunisie. L'Asie n'est pas encore concernée. Ce concours se poursuivra le 18 mars en Espagne et le 19 mars en Andorre. Il est placé sous le patronage de M. Thorbjorn Jaghand, secrétaire général du Conseil de l'Europe, avec le soutien de «A Ray of hope», Unesco Youth Ambassador for the culture of peace, la délégation de l'Union européenne en Tunisie et IGA Tunisie. Melle Nadia Ghrandi, directrice adjointe du concours Cicero, enseigne le latin, la mythologie et le grec classique à l'Iselsht, elle prépare actuellement une thèse de doctorat en lettres classiques et en études latines à l'Ecole pratique des hautes études de Paris-Sorbonne, nous a confié ses impressions : «C'est un grand jour que ce 13 mars 2010. Carthage a symbolisé la convergence des identités civilisationnelles entre les deux rives de la Méditerranée. La ville de Didon et Hannibal a aboli les frontières en nous unissant à travers le latin. Je tiens à remercier le Pr Patrick Voisin qui est à l'origine de cette initiative. Il a tenu à ce que cette édition ait lieu en Tunisie et qu'elle soit consacrée à Carthage, un thème qui lui est aussi cher que Kairouan. Si le thème de la 3e édition était «Le monde d'Ulysse», celui de cette année rend hommage à deux grandes figures carthaginoises : Didon et Hannibal. «J'associe à mes remerciements Mme Abbès, directrice de l'institut, de nous avoir si agréablement reçus, M. Moez Majed, le président de IGA Tunisie, dont la spécificité est d'assurer une adéquation de l'offre et de la demande en matière d'ingénierie informatique sur la base de la proximité culture et géographie entre les deux rives de la Méditerranée». Témoignages Nous avons recueilli les impressions de quelques étudiants‑: - «Carthago tibi maximas gratias agit, M. Patrick Voisin (Carthage vous remercie infiniment). C'est un grand jour et une expérience fantastique qui nous est offerte aujourd'hui. Elle va nous permettre de mesurer le degré de nos connaissances sur le plan international» (Manel Ben Mansour, 3e année histoire, ENS Tunis). - «Merci à M. Voisin et à Melle Ghrandi pour tous les moments de bonheur et de joie que nous avons partagés cet après-midi en goûtant aux trésors de notre patrimoine national qui est aujourd'hui à l'honneur» (Saddam Ben Youssef, 1er année français, Iselsht). - «Une expérience inoubliable. Disserter en latin c'est euphorisant puisque ça nous plonge directement dans cette atmosphère latino-romaine de Carthage, l'antique. Merci pour le concours Cicero» (Khaoula Jaziri, 2e année français, Iselsht) C'est dire que le latin, en tant que langue, se porte plutôt bien.