• L'humanisme de Cicero, dont il est question dans ce concours, rejoint l'esprit de la révolution tunisienne qui place l'homme, son épanouissement et son destin au centre de ses préoccupations. La deuxième édition tunisienne du concours international Cicero de latin que nous avons évoqué dans notre édition du samedi 9 avril 2011 a eu lieu samedi dernier, le 16 avril de 13h00 à 18h00. Ce concours a pour objectif précis de rapprocher les continents autour de la culture humaniste, cette attitude philosophique qui place l'homme et les valeurs humaines au-dessus de tous les jugements ou valeurs religieuses, rompant ainsi avec la tradition de l'enseignement du Moyen Age, exclusivement d'ordre théologique, et renouant avec les auteurs anciens. Patrick Voisin, à l'origine du choix de la Tunisie, seul et unique pays arabe et africain sélectionné par le concours international Cicero de latin, s'explique : «La Tunisie, à l'époque romaine, fut le grand relais de la littérature latine et eut, entre autres vocations, l'apprentissage puis la maîtrise de cette langue; car c'est précisément au moment où les lettres à Rome donnent très nettement des signes d'épuisement, que les œuvres des auteurs africains, les Tunisiens d'aujourd'hui, se répandent dans le monde méditerranéen et brillent d'un éclat particulier. Ces “Tunisiens”, Apulée de Madaure, Terence, Tertullien, Magon, Augustin, père de l'Eglise latine, et j'en oublie, ont contribué à faire la grandeur de ce pôle intellectuel qu'était la Carthage romaine, à l'époque païenne, un des centres littéraires et artistiques parmi les plus brillants de l'Antiquité que les 64 candidats et candidates s'efforcent aujourd'hui de perpétuer par le biais de leur amour pour cette vieille langue, celle de leurs ancêtres». Patrick Voisin, directeur général du concours Cicero, est venu de France pour «ouvrir la séance et fêter la révolution de la jeunesse tunisienne ainsi que sa capacité à toujours se reconstruire, depuis l'Antiquité et la fondation de Carthage et, six siècles plus tard, de Kairouan, foyer de la civilisation arabo-musulmane. Une Tunisie tendue vers la modernité, qui refuse de marcher à reculons vers l'avenir et qui n'a pas les yeux tournés vers le passé. Cette Tunisie est forte de sa tradition de culture plurielle et qui encourage ses enfants à construire les passerelles qui permettent de relier l'autre rive de la Méditerranée», souligne-t-il en substance. Moez Majed, poète de langue française de IGA-Tunisie, va récompenser tous les candidats à l'automne à l'occasion de la remise des prix comme c'était le cas en avril 2010 pour la première édition du concours. Il était présent en compagnie de Nadia Ghrandi, professeur de latin et de grec, et directrice du concours Cicero-Tunisie. Témoignages des candidats «Quoi de mieux qu'un concours sur les mythes et la mythologie pour mesurer l'universalité du phénomène culturel. Nous appartenons à une longue chaîne dont nous ne sommes qu'un maillon qui est celle de la connaissance. En rendant hommage à la culture antique, nous écrivons à notre tour une page dans l'histoire des lettres». Sarah Khaled, ENS. - «Une occasion de renouer avec les pays de l'Europe et d'ailleurs les liens d'un passé qui nous est commun» Aïda Khemiri, ENS : - «Il y avait une ambiance «humaniste». Avec ce concours, on a ressuscité le latin, considéré aujourd'hui langue vivante» - Cyrine Ben Fekih, Ipelsht. - «Ce concours est un exemple de tolérance et d'ouverture sur l'autre. Le fait de l'avoir passé le même jour que les autres nations nous enchante» Salwa Ben Tahir. Faculté du 9 avril - «Qu'importe les divergences culturelles! Une seule langue suffit pour rassembler cette multitude de peuples» Dorra Ben Ammar Ipelsht.